Notre capitale a été soumise à un intense
ballet diplomatique, ces derniers temps. Avec la visite tour à tour du
président rwandais Paul Kagamé et de Mme Chrysoula Zacharopoulou, Secrétaire
d’État française chargée du Développement, de la Francophonie et des
Partenariats internationaux, à Conakry. Une occasion que cette dernière a mis à
profit pour remettre les pendules à l’heure, à propos du processus de
transition qui suit son cours depuis l’éviction d’Alpha Condé du pouvoir le 5
septembre 2021. L’envoyée spéciale de l’Elysée dit ainsi avoir été cash avec la
junte guinéenne, que Paris tenait au respect du chronogramme de transition,
comme à la prunelle de ses yeux.
Dans
le chassé-croisé diplomatique qu’a connu le palais Mohamed V, la semaine
dernière, la visite de la Secrétaire d’État française chargée du Développement,
de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou
a fait forte impression, de par le message cru, qu’elle a eu à l’endroit de la
junte.
Message
dans lequel, elle aurait réitéré ‘’l’attachement de la France au respect des
droits humains, à la liberté d’expression, et au droit de manifestation’’.
Elle
martèlera dans la même foulée, que pour ‘’le bien du peuple guinéen, il est
utile que cette transition se passe de manière apaisée et qu’elle soit
réussie’’. D’où pour cette franco-grecque, ‘’la nécessité que toutes les voix
puissent s’exprimer’’.
Quant
à la médiation des religions en cours, elle dit en prendre bonne note. Tout en
‘’encourageant l’ensemble des acteurs à s’engager de façon pérenne dans un
dialogue inclusif.’’
Chrysoula
a laissé entendre que ‘’la réussite de la transition suppose que les
engagements pris auprès de la CEDEAO soient respectés et que le calendrier
annoncé soit tenu dans un climat politique apaisé’’.
Comme
le rapporte le site mosaiqueguinee.com,
qui était sur les pas de la Secrétaire d’État française.
L'ancienne députée européenne n’a donc pas fait dans la dentelle dans le discours dont
elle était porteuse à l’endroit du colonel Mamadi Doumbouya, mais aussi aux
forces vives. Car dans cette transition, chacune des parties prenantes au
processus doit jouer sa partition. Sans faux-fuyant ni faux-semblant.
Il
est vrai que le rôle majeur revient au gouvernement de transition, qui tient
les manettes du navire. Et qui, mû par ce rôle pivot, détient les clés de
réussite de cette transition.
Et
c’est ce que Paris a tenu à souligner en quelque sorte. En conviant la junte au
respect des deux ans de transition, actés d’un commun accord avec la communauté
internationale. Tout en veillant à une gestion inclusive du processus. Le tout
dans un strict respect des droits de l’homme.
Cette
visite, qui était la toute première d’une autorité française en Guinée depuis
le putsch du colonel Doumbouya, vient lever l’ambiguïté sur la position de
l’Elysée sur la conduite de la transition guinéenne. Du moins officiellement.
Car Paris s’aligne sur la ligne tracée par la Cédéao qui, au nom du principe de
subsidiarité, sert de référence à la communauté internationale, dans la gestion
de cette transition. Conakry peut toutefois se frotter les mains, vu que la
France promet tout son soutien aux autorités guinéennes, pour un retour rapide
à l’ordre constitutionnel.
Mamadou Dian Baldé