En entretien avec l’hebdomadaire panafricain Jeune
Afrique, qu’il a reçu à Dakar, où il
réside par intermittence depuis qu’il a quitté la Guinée, le président de
l’UFDG dénonce la gouvernance de Mamadi Doumbouya qu’il accuse de vouloir
rester au pouvoir « le plus longtemps possible ».
« Il avait ‘’applaudi des deux mains’’ à la prise de
pouvoir du colonel Mamadi Doumbouya, et n’avait pas manqué de le féliciter
pour ce « sursaut démocratique »,
rappelle JA. Ajoutant que Cellou Dalein Diallo n’avait pas
ménagé ses efforts en faveur des militaires, étant ravi d’assister à la chute de son meilleur
ennemi, Alpha Condé.
L’ancien Premier ministre guinéen,
rappelle JA, n’avait pas hésité à décrocher son téléphone pour plaider la cause
de la junte et leur éviter les sanctions. Auprès du président en
exercice de la Cedeao d’alors, le
Ghanéen Nana Akufo-Addo, de Rosemary DiCarlo, la secrétaire-générale
adjointe des Nations unies, ou de ses amis à l’Union européenne (l’euro-député
Jean-Louis Borloo ou le président du Conseil Charles Michel), Cellou Dalein
Diallo s’était fait l’avocat de la junte.
Cependant depuis un bon moment, rien ne va plus entre l’opposant et le président de
transition. Cellou Dalein Diallo, convoqué devant le juge dans l’affaire Air
Guinée, s’est même trouvé un allié de circonstance dans le RPG, parti d’Alpha
Condé. Le leader de l’UFDG, qui a quitté le pays début mars, n’est pas revenu à
Conakry depuis. Il tourne dans plusieurs
pays et est beaucoup plus présent à
Dakar où, informe JA, il compte de nombreux amis dont le président Macky Sall,
l’ex-président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse mais aussi l’actuel
Premier ministre Alhassane Bâ.
Le 26 mai dernier, de passage à
Banjul où il a participé à un meeting avec ses militants de la diaspora établis
en Gambie, il a assuré de sa
« sérénité » et appelé ses partisans à « continuer le
combat ». Aujourd’hui, au confrère panafricain, Cellou Dalein Diallo, convaincu
d’être la personne la mieux placée pour accéder à la magistrature suprême de la
Guinée, « si Alpha Condé n’est pas là », dit qu’il compte rentrer en Guinée quand tout
sera sur les rails pour les élections. « Le but d’un parti, c’est d’accéder au
pouvoir », déclare l’opposant. Estimant qu’en Guinée, personne ne peut l’affronter
si Alpha n’est pas là. « Je pense que la peur que ça suscite n’est pas
étrangère à la haine de la junte à mon égard. Mais mon parti reste fort, et je
suis résilient. Je n’ai pas fait tout ça pour rien ! », explique le leader de l’Union
des forces démocratique dans Jeune Afrique.
Gilles MC