La convocation de Mamadou Cellou Dalein Diallo, figure de proue du landerneau politique, après la chute d’Alpha Condé, devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) raisonne comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu. Le leader politique devra en effet, aider la Crief, en tant que ministre des Transports, au moment des faits, à faire la lumière sur l’opération de cession d’un appareil de la compagnie Air Guinée, ancien fleuron du transport aérien guinéen, racheté sous la deuxième république par l’homme d’affaires Mamadou Sylla. Et comme si c’est le sort qui s’acharnait sur Dalein, le président de l’Ufdg est sommé dans la même foulée de libérer sa résidence de Dixinn, considérée comme faisant partie des domaines bâtis de l’Etat.
L’exhumation de l’affaire Air Guinée par les nouvelles
autorités judiciaires, a donné lieu à des échanges à fleurets peu mouchetés
entre l’homme d’affaires Mamadou Sylla et Dr Ousmane Kaba. Le premier
reprochant au second, de vouloir le jeter en pâture sur un dossier datant de
Mathusalem. Et qui n’aurait aucun parfum de maquignonnage. Contrairement à ce
qu’avance Dr Ousmane Kaba, vice-président chargé des audits effectués par le
Casse sous la junte de Dadis Camara. Qui, se basant sur ce fameux rapport
d’audit qui tombe comme un cheveu sur la soupe de certains anciens dignitaires,
trouve que l’Etat guinéen a été grugé dans cette cession.
Et c’est en pleine guerre des tranchées par médias
interposés, entre les deux leaders politiques, que la Crief s’est invitée dans
la danse. En annonçant l’ouverture d’une information judiciaire, vu qu’elle
présume du caractère sulfureux de la cession de l’appareil de la défunte
compagnie nationale Air Guinée, un Boeing 737 DASH 7, à l’homme d’affaires
Mamadou Sylla, sous la deuxième république.
La nouveauté dans cette affaire de tous les diables, est la
citation à comparaître de 3 autres personnalités et non des moindres. Puisqu’il
s’agit entre autres de Cheick Amadou Camara et Cellou Dalein Diallo, qui
étaient respectivement ministre des Finances et ministre des Transports et des
travaux publics. Tous devront, aux côtés de Sylla PDG du Groupe « Futurelec »,
contribuer à la manifestation de la vérité. Pour des faits qualifiés par la
Crief de « malversation dans la passation des marchés publics, corruption,
enrichissement illicite, détournement de deniers publics, recel de biens et
complicité ».
La célérité avec laquelle la machine judiciaire a été mise
en branle, dans le cadre de cette vente suspecte, a été saluée par certains
aficionados de Dalein. Qui jurent que l’épilogue judiciaire de l’affaire Air
Guinée pourrait enfin blanchir définitivement leur « champion ».
Sauf que les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour l’ancien
Premier ministre, qui en plus de cette épée de Damoclès de la Crief qui plane
au-dessus de sa tête, fait face au rouleau compresseur du patrimoine bâti
public. Sommé qu’il est par cette institution, de libérer sa résidence de
Dixinn, faisant partie intégrante des domaines bâtis de l’Etat.
Mamadou Dian Baldé