Une dizaine de personnes ont été tuées lors d'une attaque de présumés jihadistes contre un village de la région de Tillabéri (ouest du Niger), dans la zone dite des « trois frontières », ont annoncé samedi à l'AFP un élu local et un habitant.
L'attaque a eu lieu vendredi soir « dans le village de
Theim dans la commune d'Anzourou, au moment où les gens priaient après 20h00
(17h00 GMT) », a indiqué à l'AFP un élu local. « Bilan : dix-sept
morts et cinq blessés ».
« Il y a eu une dizaine de morts » dans l'attaque
perpétrée « par des hommes armés », a pour sa part affirmé un
habitant de Tillabéri, la capitale régionale.
Theim est situé à une vingtaine de km de Zibane Koira-Zéno,
Zibane Koira-Tégui et de Gadabo, trois autres villages de la commune d'Anzourou
ciblés à plusieurs reprises par le passé. En mars, 13 personnes avaient été
tuées par des jihadistes présumés et en mai, une série d'attaques avaient
contraint plus de 11.000 habitants à fuir leurs foyers.
Ce « déplacement massif » de population était dû aux
« attaques récurrentes » contre les civils, selon la coordination des
affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), citant les « assassinats, viols,
extorsions de biens et vols de bétail », perpétrés par « les éléments
présumés de groupes armés non étatiques opérant le long de la frontière avec le
Mali ».
Les groupes jihadistes opérant dans la région de Tillabéri,
dans la zone dite « des trois frontières » entre Niger, Mali et
Burkina Faso, sont notamment affiliés à Al-Qaïda ou à l'Etat islamique au grand
Sahara (EIGS).
Des députés de cette région ont réclamé vendredi un
renforcement des mesures de sécurité dans cette zone instable de près de
100.000 km2, où cohabitent les ethnies djerma, peule, touareg et haoussa.
En un mois, 98 civils et 19 gendarmes ont été tués dans
trois départements de la région : Banibangou, Torodi et Abala, rappellent les
élus.
Le dernier massacre de civils remonte au 16 août, dans le
village de Darey-Daye (Banibangou) où des hommes armés à moto, ont tué 37
personnes travaillant dans un champ, dont quatre femmes et treize mineurs,
selon un bilan officiel.
AFP