Les divisions se creusent entre les pays africains sur l’attitude à adopter au Niger. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), l’organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits, a pris la résolution de rejeter l’usage de la force face à la junte nigérienne.

 Cette position qui devait être officialisée par un communiqué officiel ce mercredi. Elle a été prise lors de ce que le journal ‘’ Le monde’’ qualifie de réunion « tendue », « interminable », « de plus de dix heures ». Lors de cette rencontre, tenue lundi, le CPS a tout de même choisi de suspendre temporairement le Niger de toutes les activités de l’UA.

Avec cette position Union Africaine se désolidarise de la CEDEAO qui, même si elle continue à privilégier le « dialogue », a ordonné l’« activation immédiate de sa force en attente ». D’ailleurs les chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) se réuniront demain jeudi 17 et vendredi 18 août au Ghana.

Pour des observateurs avertis, cette nouvelle donne affaiblit considérablement l’organisation ouest-africaine. Elle s’assimile à une véritable paire de gifle administrée à la CEDEAO qui, par sa position, semble très peu en phase avec les réalités de la sous-région. « Tout en rappelant notre politique de tolérance zéro face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement, nous avons choisi de ne pas soutenir une intervention militaire au Niger, parce qu’elle pourrait déboucher sur un bain de sang et causer plus de dégâts qu’il n’en existe actuellement », confie un diplomate de l'Union Africaine.

 Gilles Mory C