Visite en Guinée : Embalò sous le prisme de la realpolitik (l’Edito de Dian Baldé)

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  • 22 octobre 2021 08:43

  • Politique

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Les éructations et jérémiades des opposants à la visite du président Umaru Sissoko Embalò ont glissé sur le CNRD, comme l’eau sur les plumes d’un canard. C’est le moins qu’on puisse dire, puisque le président bissau-guinéen a effectué son voyage sur Conakry, dans le respect du décorum qui sied en la matière.

C’est un homme plein d’assurance, qui s’est vu dérouler le tapis rouge, à son arrivée à Conakry mercredi dernier, par une junte bien au fait de la realpolitik. A l’opposé de ceux qui perçoivent cette visite, simplement sous le prisme du coup de pied de l’âne, porté par l’hôte de marque du CNRD, à l’ancien président avec qui il filait le mauvais coton.

La polémique sur la venue du président bissau-guinéen dans notre capitale mercredi, avait enflé sur les réseaux sociaux. Avant de toucher le landerneau politique.

Avec deux camps constitués de pros et d’anti Embalò, se tirant la bourre. Tous chauffés à blanc sur fond de jurons et d’imprécations. Dans ces échanges à fleuret peu mouchetés, les opposants à la visite du chef d’État bissau-guinéen étaient les plus coriaces.

Ils qualifiaient surtout cette visite d’inopportune, à un moment charnière de notre histoire, marquée par une prise de pouvoir par l’armée. Surtout que les rapports entre le leader du RPG, aujourd’hui confiné, à l’abri des regards indiscrets, et l’homme fort de Bissau ont toujours été tendus.

Le tonitruant Umaru Sissoko, gaffeur devant l’éternel, reprochait à Alpha Condé de faire voir des vertes et des pas mûres à son opposition. Sans oublier le soutien de l’ancien président guinéen au challenger d’Embalò, Domingos Simoes Pereira, à l’issue de la présidentielle de 2019. Une élection qu’il va finalement emporter contre vents et marées.

Cette visite aura porté essentiellement sur les relations entre les deux pays, la gestion de la transition, mais aussi et surtout le sort d’Alpha Condé. Président déchu, aux mains de la junte depuis le 05 septembre.

Ce titulaire d’une maîtrise en sciences politiques et en relations internationales sait nager entre deux eaux. Son message au colonel Doumbouya, a été de faire vite et de s’en aller. Comme ATT l’avait fait à son temps, quand il avait évincé Moussa Traoré au début des années 90. Caution qui avait plaidé en faveur de son retour au pouvoir des années plus tard.

A son tour, Doumbouya, avec son ton le plus colonel, a promis de ne pas céder aux chants des sirènes. Les pros Embalo ont mis cette occasion à profit pour lui souhaiter la bienvenue par des hourras et des vivats, à son honneur. Des aficionados qui pensent que Embalo est venu, il a vu et il a vaincu.

De quoi faire rougir Ouattara et Akoufo-Addo, qui avaient été eux, conspués, au lendemain du putsch du 05 septembre.

Une chose reste claire, comme l’a dit Charles De Gaulle, c’est que : « les pays n’ont pas d’amis, ils ont des intérêts ».  Une maxime bien intégrée par le CNRD et le général bissau-guinéen.

 Mamadou Dian Baldé

 

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