La tension diplomatique est montée d'un cran entre Ouagadougou et
Accra, après les propos du président ghanéen Nana Akufo-Addo, qui affirmait
hier, en marge du sommet Afrique-Etats-Unis, que les paramilitaires russes du
groupe Wagner étaient présents chez son voisin. Mais à l'issue de leur
entretien le diplomate ghanéen et les ministres burkinabés ont affiché une
volonté d'apaisement.
Ambassadeur ghanéen convoqué
d'urgence par le gouvernement burkinabè, rappel de l'ambassadeur burkinabé au
Ghana... Après la fébrilité, la tension retombe un peu entre le Ghana et le
Burkina Faso. C'est du moins ce qui ressort du communiqué du ministère burkinabé
des Affaires étrangères.
Si la désapprobation du
gouvernement burkinabé a bien été exprimée après les déclarations du chef de
l'Etat du Ghana sur « les supposés liens du Burkina Faso avec Wagner »,
l'ambassadeur du Ghana a, selon ce même communiqué, déclaré que la sortie du
président ghanéen « ne visait pas à condamner le Burkina Faso », que
l’intention était surtout d’attirer l’attention des partenaires et que « les
propos du président ghanéen étaient au conditionnel ».
« Le Ghana aurait pu entreprendre
des échanges avec les autorités burkinabé »
Certes, à Washington, Nana
Akufo-Addo s’est montré prudent en déclarant : « je crois qu'une mine a été
attribuée » aux paramilitaires russes, mais il a pourtant bien affirmé que « le
Burkina Faso a conclu un accord pour employer les forces Wagner ».
Toutefois, l'heure est à
l'accalmie. Le ministre burkinabé des Affaires étrangères rappelle « les liens
historiques et de fraternité entre les deux pays » tout en jugeant que « le
Ghana aurait pu entreprendre des échanges avec les autorités burkinabé sur la
question sécuritaire, afin d’avoir les bonnes informations » et qu' « il aurait
été plus intéressant d’initier un dialogue entre les pays africains,
participants et non participants, en prélude au sommet des États-Unis
d’Amérique ».