A la Crief, la liberté a un coût (l’Edito de Mamadou Djan Baldé)

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  • 15 octobre 2022 14:32

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L’ancien Premier ministre Kassory Fofana devra encore ronger son frein, face au refus qu’il vient d’essuyer de la part de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), de regagner ses pénates, ce jeudi. Contrairement à M. Souleymane Traoré, ex-directeur général du Fonds d’entretien routier (Fer), qui s’en tire les braies nettes. Du moins pour le moment, car ayant pu retrouver les siens, au prix d’une caution de dix milliards de fg, dont la moitié a été versée au trésor, de manière instantanée. Comme pour dire qu’on est loin de l’époque où on faisait bon marché des questions de corruption.

L’ancien Premier ministre Kassory Fofana n’en n’a pas fini avec l’univers putride de la Maison centrale. Tel fut en tout cas le verdict de la Crief ce jeudi, qui n’a répondu favorablement à la demande de mise en liberté provisoire de ce baron de l’ancien régime.

Ce fut un véritable crève-cœur pour ses aficionados. Qui croyaient comme fer à ce qui s’est avérée finalement comme n’étant qu’un conte de fée. La prochaine fois pourrait certainement être la bonne. C’est du moins tout le mal qu’on pourrait souhaiter au Premier ministre. Poursuivi on le sait pour des faits de présumés « détournements de deniers publics, corruption et blanchiments de capitaux ». Cet énième refus d’élargir l’ancien Premier ministre dénote de l’âpreté de la bataille de procédure entre les conseils de M. Kassory Fofana et le procureur Aly Touré, devant la deuxième chambre de contrôle de l’instruction de la Crief. Un procureur teigneux qui ne lâche pas prise. Sans contrepartie. Sauf si les demandes de mise en liberté sont soutenues par des cautions, à la mesure de l’accusation.

C’est le cas de Souleymane Traoré, ex-directeur général du Fonds d’entretien routier (Fer), qui a pu solder les comptes à hauteur de 10 milliards de FG. Une rondelette somme, dont la première tranche aurait été déjà versée au trésor public, comme garantie. En attendant la seconde, dont il devra s’acquitter dans un délai d’un mois.

Certains observateurs pensent que cet ancien haut fonctionnaire a fini par entendre raison, en daignant mettre la main à son portefeuille bien garni. Au lieu de se complaire dans le masochisme. En s’exposant davantage aux miasmes d’un univers carcéral, pas du tout aseptisé.

Tous ceux qui ont opté pour le cautionnement, ont sans doute compris que pour se libérer des griffes de la Crief, cela a un coût. A bon entendeur salut.

Mamadou Dian Baldé

 

 

 

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