L’affaire Ebomaf n’a pas fini de livrer toutes ses vérités. Le bras de fer qui oppose Ebomaf à Guiter SA, dans le cadre de la reconstruction et du bitumage des routes Kankan-Kissidougou et Kankan-Mandiana, enfouit des non-dits. Quid des 65 millions d’euros de la tranche ferme, dont on accuse l’entreprise Ebomaf d’avoir empoché sans rien faire. Et où sont-ils passés ?
D’abord, il
faut rappeler que ce projet de reconstruction de la route Kankan-Kissidougou,
longue de 194 kilomètres avec un montant de 305 millions d’euros et celle de
Kankan-Mandiana à hauteur de 184 millions d’euros a été acquis en décembre
2013, par l’entreprise de l’homme d’affaire Burkinabé Mahamadou Bonkoungou.
Lors du
lancement des travaux, alors qu’Ebomaf avait déployé tous les équipements pour
la reconstruction de ces deux routes, il est annoncé que le gouvernement
n’était pas prêt à lancer la construction de Kankan-Madiana, ce, contrairement
au contrat.
Bien
qu’étonné de cet acte, Mahamadou Bonkoungou, sous la proposition du ministre de
l’Economie et des Finances de l’époque, Mohamed Diaré, de diviser le marché
Kankan-Kissidougou en deux tranches (l’une ferme avec 65 millions d’euros et
l’autre optionnelle avec 240 millions
d’euros), à cause dit-il que le FMI ait mis un veto sur les contrats, accepte
de signer la première. Même si auparavant, Bonkoungou avait rejeté cette
proposition.
Il faut
rappeler que dans ce marché, l’Etat guinéen avait décidé d’associer
l’entreprise Guiter SA avec une part de 49% et EBOMAF comme chef de file avec 51%.
Selon une
source proche du dossier, Ebomaf aurait investi environ 50 millions d’euros en
équipement, mais avait aussi construit une dizaine d’ouvrages entre
Kankan-Kissidougou, soit 90% d’exécutions de la tranche ferme des 65 millions
d’euros.
Et pour
finaliser les travaux, selon notre source, Ebomaf ne pouvant plus continuer à
cause du non-respect du contrat signé en 2013, aurait remis 15 milliards GNF et
50 conteneurs de bitume à GUITER SA.
A noter
qu’en 2018, le groupe Ebomaf a retiré tranquillement tous ses équipements dans
le pays, sans être inquiété par l’Etat. Cela en dit long, si Mahamadou
Bonkoungou doit de l’argent à la Guinée ou pas.
Lors d’une
conférence de presse, Asoumane Kaba, PDG de Guiter SA reconnait avoir reçu un
chèque d'une valeur de 15 000 000 000 GNF qui lui a été faite par le canal du
Chef du Protocole sur instruction du Président déchu. Dans ce cadre, selon lui,
il est à noter qu’EBOMAF reste devoir à GUITER SA le montant de 141 786,48
Euros. Sauf que l’on se demande ‘’comment ?’’.
A suivre
Amadou Diallo