Les juristes qui entourent le Président de la République devraient faire en sorte que les actes qu’il prend soient conformes à la loi, quelles que soient les bonnes intentions qui l’animent. En ce qui concerne les questions judiciaires, c’est surtout le département de la Justice qui doit y veiller.
On ne gracie pas quand la décision de condamnation n’est pas
définitive. Et quand il y a appel contre une décision de condamnation, elle
n’est pas définitive. C’est la même pratique que les juristes critiquaient avec
le PRAC. Pourtant, c’est très basique. Très malheureusement, la pratique
continue.
Et c’est déconcertant, surtout pour les étudiants en droit
qui restent très attachés aux règles qui leur sont enseignées dans les amphis.
Imaginons un tel entretien entre un étudiant et son
professeur :
Le Professeur : La grâce ne peut intervenir qu’en cas de
condamnation définitive
L’étudiant : Mais… Monsieur, une personne qui a été
condamnée vient de bénéficier d’une grâce alors qu’elle a fait appel de sa
condamnation et que l’affaire n’est pas jugée en appel ; l’appelant n’a pas non
plus désisté de son appel. Comment peut-on expliquer cela par rapport à ce que
vous nous avez enseigné ?
Quelle réponse ce professeur peut-il donner à son retour ?
Pour s’en sortir, il pourrait juste dire « tenez compte
de ce que je vous enseigne, mais pas de ce qui se fait ». Ce n’est pas
très encourageant pour les candidats aux études de droit !
Me Mohamed Traoré