Les remous suscités au sein du RPG arc-en-ciel par la désignation de Kassory Fofana, par un noyau marginal de caciques, comme nouveau président de l’ancien parti au pouvoir, est une illustration parfaite de la tension qui entoure la guerre de succession qui sévit au sein de cette formation politique qui s’est retrouvée en basses eaux, depuis la chute de son « champion ».
L’ancien Premier
ministre, dont les intentions de vouloir devenir calife à la place du calife,
n’ont jamais été cachées, joue dorénavant son va-tout, dans ce que maints
observateurs qualifient d’esbroufe voire de « hold-up » du parti d’Alpha
Condé.
La rumeur relative à la désignation du Dr Kassory Fofana au
poste de président du conseil national exécutif provisoire de l’ancien parti au
pouvoir, est venue, comme un gros pavé, troubler la marée jaune. C’est donc un
psychodrame qui se joue désormais au sein du RPG arc-en-ciel. Où pro et anti
Kassory se crêpent le chignon.
Avec au cœur de l’intrigue, le président Alpha Condé,
tiraillé à hue et à dia par les deux camps. C’est d’ailleurs son nom qui est
invoqué par Kassory et son clan, composé de Nantou Chérif, Ahmed Tidjane
Traoré, Kiridi Bangoura entre autres, pour légitimer ce que maints observateurs
assimilent à un « braquage ». Car, le fait de brandir un bout de papier, marqué
du sceau d’une signature factice du président, pourrait être considéré comme un
abus de faiblesse. Quand on sait que le « monarque » déchu est en position de
faiblesse, dû à son âge avancé mais aussi à son état de santé.
Vouloir profiter de la déchéance d’Alpha Condé pour alpaguer
son parti, sans passer par un congrès électif, serait se tirer une balle dans
le pied. Pour Kassory Fofana, qui a toujours voulu être calife à la place du
calife. Cet homme dévoré d’ambition et carriériste dans l’âme, n’avait pas
hésité de troquer le GPT, sa formation politique, contre le poste de Premier
ministre en 2018.
Pensant ainsi se positionner comme potentiel dauphin dans la
perspective de la présidentielle de 2020. C’était mal connaître la rouerie du
professeur Alpha Condé. Qui, contre vents et marées, s'est agrippé aux lambris
dorés du palais, en sortant de son chapeau le fameux projet de troisième
mandat.
N’eût été le coup de force des forces spéciales, le «
champion » du RPG arc-en-ciel serait encore au gouvernail pour six ans, voire
plus.
Face à la levée de boucliers provoquée par cette ascension
de Don Kass, la direction nationale de la communication a jugé opportun de
freiner la tempête. En qualifiant ces manœuvres des faiseurs de roi, de pure
distraction, dont le but serait de « distraire le parti de ses objectifs de
réorganisation de ses membres, militants et dirigeants ».
C’était sans compter avec la détermination du clan de
l’ancien Premier ministre, qui joue son va-tout dans ce passage en force.
Quitte à porter le coup de grâce à un parti en basses eaux.
Mamadou Dian Baldé