Ce vendredi 16 septembre 2022, la cour criminelle de Seine-Maritime a rendu son verdict dans l’affaire Mamoudou Barry. L’accusé a été condamné à 9 ans de réclusion pour avoir tué l’universitaire à Canteleu le 19 juillet 2019.
Après trois jours d’audience, le verdict de la cour
criminelle de Seine-Maritime a été rendu ce vendredi 16 septembre 2022. Les
cinq juges professionnels ont condamné Damien A. à 9 ans de réclusion dans l’affaire
Mamoudou Barry.
La cour a reconnu l’altération du discernement mais pas
l’abolition.
Comme dans une cour d’assises, la parole est revenue à
l’accusé en fin d’audience. Celui-ci n’a pas souhaité faire de déclaration
particulière. La veille, il a reconnu les coups portés à la victime « j’étais
dans la violence, j’ai pas fait exprès ». Il avait présenté ses excuses à la
veuve du docteur Barry.
Cette dernière s’était excusée devant la cour de devoir
répéter les « insultes obscènes et racistes » proférées à l’encontre de son
mari et d’elle-même installée à ses côtés dans la voiture. Elle a tenu à
prononcer les dernières paroles de son mari qui était descendu du véhicule pour
obtenir des explications :« je veux savoir pourquoi cet homme nous insulte, je
ne le connais même pas ». Elle a ensuite décrit son mari comme « l’homme
parfait, il réconciliait tout le monde ». Elle n’a toujours pas trouvé la force
et les mots pour expliquer à leur fille de 5 ans comment son père a perdu la
vie. L’avocate générale avait requis une peine de 12 années de détention. Elle
avait demandé à la cour de reconnaitre l’atténuation de responsabilité en
raison de la schizophrénie de l’accusé. Toutefois, elle pense que cet homme est
capable de comprendre l’interdit et que tous les faits sont constitués. L’avocate
de l’accusé Maitre Herveline Demerville a plaidé l’état délirant et
hallucinatoire de son client ce 19 juillet 2019 à Canteleu. Elle a ensuite
interpellé les juges :« pouvez-vous évacuer avec certitude ce point ? ». Elle a
également interrogé sur la place de l’accusé dans une prison lui qui est
hospitalisé dans une unité spéciale du centre hospitalier psychiatrique du
Rouvray.
« Mamoudou Barry
était une pépite »
Durant tout le procès, Fatoumata Barry a pu compter sur le
soutien d’amis guinéens et des universitaires. Un représentant de l’assemblée
nationale de Guinée avait également fait le déplacement pour ce procès : « c’est
une émotion nationale et internationale. En Guinée aujourd’hui tout le monde
sait qui est Mamoudou Barry. C’était l’espoir, c’était un mari aimant, un père
attentionné mais c’était surtout une pépite. C’était l’élite guinéenne » décrit
Ibrahim Sorel Keita Député – Président de la commission des affaires étrangères
du conseil national de la transition de Guinée.
La violente agression de Mamoudou Barry avait suscité de
vives réactions en France et en Guinée. Des milliers de Guinéens avaient
assisté à son inhumation dans son village natal le 5 août 2019.
Depuis 3 ans, des marches pacifiques exigeaient la justice
pour Mamoudou Barry.
Avec France3