Comme on le sait, la Justice guinéenne a émis un mandat d’arrêt à diffusion internationale contre Sékou Koundouno, opposant au 3ème mandat en Guinée. Mais étant donné que ce responsable des Stratégies et Planification du FNDC est hors du territoire national, quelle est la chance qu’un tel mandat soit exécuté ? Interrogé à ce sujet par nos confrères de Mosaiqueguinee.com, maitre Mohamed Traoré, un des avocats du FNDC pense que ce mandat n’a aucune chance d’être
« Je
reste convaincu que ce mandat n’a aucune chance d’être exécuté », soutient
d’entrée de jeu l’ancien bâtonnier.
Maître
Traoré justifie cette prise de position par le fait que les poursuites engagées
contre Sékou Koundouno sont purement politiques. « Le monde entier sait
que les faits qui sont reprochés à Sékou Koundouno sont liés à des évènements
politiques, l’organisation du référendum constitutionnel et l’élection
présidentielle de 2020. On ne peut donc détacher les infractions mises à la
charge de Sékou Koundouno de ces événements politiques. Il est certain que les
poursuites judiciaires visant Koundouno sont guidées par des considérations
purement politiques. En la matière, les États respectueux des droits de l’homme
rechignent à exécuter des mandats contre des personnes qui sont persécutées
dans leurs pays à cause de leurs positions ou de leurs opinions sur le plan
politique », a martelé l’avocat.
A la
question de savoir si la Guinée peut faire la pression pour obtenir l’arrestation
de Koundouno par la France, maitre Traoré répond : « tout ce que la
Guinée peut faire, c’est de saisir peut-être Interpol qui, si elle estime que
ce mandat mérite une attention, va publier une notice rouge pour informer ses
États membres qu’un mandat d’arrêt est émis par la Guinée contre Sékou
Koundouno et leur demander de le localiser et de l’arrêter éventuellement. Cela
dit, la Guinée n’a aucun moyen de contrainte sur Interpol qui, de son côté, ne
dispose d’aucun moyen de contrainte contre ses États membres pour les amener à
exécuter un mandat d’arrêt. Par ailleurs, ce n’est pas Interpol qui enverra des
policiers arrêter une personne contre laquelle un mandat d’arrêt a été délivré.
Il appartient à l’État où se trouve cette personne de juger de l’opportunité de
l’arrêter ou ne pas l’arrêter. En clair, l’émission d’un mandat d’arrêt même
abusivement qualifié d’international ne signifie pas arrestation et extradition
de Sékou Koundouno. Entre le lancement de ce mandat d’arrêt et une éventuelle
arrestation et plus grave, une extradition de cet activiste très engagé du
FNDC, il y aura une véritable bataille. En ce qui nous concerne, nous avocats
de Sékou Koundouno, il n’est pas exclu que nous entrions en contact avec nos
confrères français qui défendent le FNDC pour leur fournir les informations
dont ils pourraient avoir besoin sur le cas Sékou Koundouno… »
Alpha Mamadou Diallo