Justice guinéenne : Un mandat loin d’arrêter Sékou Koundouno ? (L'édito de Talibé Barry)

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  • 27 août 2021 13:12

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C’était probable, mais c’est désormais évident et officiel. Depuis le 31 mai 2021, Sékou Koundouno, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la justice guinéenne. Mais ce responsable du FNDC en fuite, passant de Dakar à Paris, risque-t-il réellement gros à présent qu’il semble à l’abri en France ? A défaut d’une communication officielle et des réponses claires, notre éditorialiste du jour, piaffe d’interrogations.

Difficile de refouler un petit sourire en coin, en faisant d’entrée cette première observation : l’acte servit par le Doyen des juges d’instruction du Tribunal de première instance de Dixinn, ne concerne pas explicitement le responsable en charge des stratégies et de la planification du Front national pour la défense de la constitution (FNDC). Mais il parle plutôt, Sékou Koundouno, le juriste, administrateur de la plateforme Balai citoyen et consultant.

Le Mandat d’arrêt international se fait ensuite plus précis sur la personne, en indiquant qu’il est, je cite : « considéré comme actuellement en fuite et pourrait se trouver en dehors du territoire de la République de Guinée ».

Dans la foulée, il saute aux yeux, la similitude entre les faits exposés contre Sékou Koundouno et ceux ayant visé des détenus politiques actuellement en prison ou en semi-liberté. On y apprend en fait que l’administrateur du Balai citoyen est poursuivi pour les faits suivants : « association de malfaiteurs, incendie volontaire, troubles à l’Etat par le massacre, la dévastation ou le pillage, participation à un mouvement institutionnel, et en fin menaces par le biais d’un système informatique ».

Près de 48 heures après la publication de ce mandat d’arrêt international dans la presse, les commentaires, interprétations et supputations enflent dans la rue, les médias et sur les réseaux sociaux. Toute chose qui nous fait également piaffer d’interrogations. Tout d’abord, interrogation sur la date figurant au bas de cet acte signé par Elhadj Ousmane Coumbassa. En effet, le Doyen des juges d’instruction du TPI de Dixinn, a-t-il pris ce mandat parce qu’il savait que Sékou Koundouno, se trouvait à l’époque tout près à Dakar au Sénégal ?

Car, tout porte à croire que le 31 mai 2021, le responsable en charge des stratégies et de la planification du FNDC, se trouvait bel et bien encore dans la capitale sénégalaise. En ce sens que c’est via le Communiqué des avocats du FNDC en France, publié le 28 juillet 2021, qu’il a été officiellement su que Sékou Koudouno était arrivé en France. Soit près de deux mois donc après la prise de ce mandat d’arrêt international.

Par ailleurs, quand on sait que Sékou Koundouno a quitté le pays plusieurs semaines voire des mois avant le 31 mai, pourquoi alors, ce n’est qu’à cette date que ce mandat a-t-il été émis contre lui ? Alors, jusqu’à cette date, la justice guinéenne le croyait-il encore sur le territoire national ou tout au moins, espérait-elle son retour au pays à tout moment ? Difficile d’y répondre !

Autre scénario très improbable cependant : jusqu’à ce mandat d’arrêt international, Sékou Koundouno, était-t-il encore réellement considéré comme une menace réelle pour le régime de Conakry ? Rien n’est moins sûr !

Sauf que d’autres zones d’ombre persistent, en attendant des réponses de la part de la justice guinéenne. Il s’agit par exemple de la question de savoir quels ont été les efforts éventuellement menés, avant et après ce mandat d’arrêt international, par la Guinée auprès du Sénégal, pour que Sékou Koundouno soit livré.

Dernière question toute bête, s’il en est, cet acte resté lettres mortes au Sénégal, a quelle chance d’être exécuté en France ?

En attendant, Sékou Koundouno et son binôme du FNDC dont nous taisons le nom, se la coulent douce en France. Fut-il comme exilés politiques. Alors, à qui profite ce mandat d’arrêt international ? Allez savoir !

Talibé Barry

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