L’armée américaine a annoncé, lundi, avoir achevé son retrait d’Afghanistan, à l’issue de la plus longue guerre de l’histoire des États-Unis. Les Taliban ont salué un “moment historique”, tandis que les États-Unis ont indiqué qu’ils “travailleront” avec les islamistes s’ils tiennent leurs engagements. Suivez les derniers développements en direct.
La victoire
est celle de “tous” les Afghans
“Félicitations
à l’Afghanistan (…) Cette victoire est la nôtre à tous”, a déclaré le principal
porte-parole taliban, Zabihullah Mujahid, à l’aéroport de Kaboul.
“La défaite
américaine est une grande leçon pour d’autres envahisseurs”, a-t-il poursuivi,
assurant néanmoins que les Taliban veulent maintenir de “bonnes relations”
diplomatiques avec les États-Unis et le monde.
L’armée américaine a détruit des
avions et des blindés avant de quitter Kaboul
Le chef du
commandement central de l’armée américaine a indiqué que les soldats américains
avaient “démilitarisé”, c’est à dire mis hors d’usage, 73 avions avant
d’achever leur pont aérien. “Ces appareils ne voleront plus jamais”, a-t-il
dit. “Ils ne pourront être utilisés par personne.” Le Pentagone a aussi laissé
sur place 70 véhicules blindés MRAP résistant aux mines – d’un coût d’un
million de dollars pièce – et 27 véhicules légers Humvee. Ils ont tous été mis
hors d’usage.
L’armée
américaine a enfin également laissé sur place son système de défense
anti-missile C-RAM, qui a arrêté lundi cinq tirs de roquettes du groupe État
islamique contre l’aéroport. “Nous avons choisi de laisser ces systèmes en
service jusqu’à la dernière minute”, juste avant le décollage du dernier avion,
a indiqué le général McKenzie. “C’est une procédure complexe et longue de
démonter ces systèmes”, a-t-il expliqué. “Alors on les démilitarise pour qu’ils
ne soient plus jamais utilisés.”
Washington a suspendu sa présence
diplomatique, transférée au Qatar
Les
États-Unis ont suspendu leur présence diplomatique en Afghanistan et transféré
les opérations de l’ambassade à Doha, au Qatar, a annoncé lundi soir le
secrétaire d’État américain Antony Blinken, évoquant “l’environnement
sécuritaire incertain et la situation politique” en Afghanistan. Mais
Washington continuera à “aider” les ressortissants américains qui veulent
quitter le pays après le départ des troupes, a-t-il souligné, alors qu’entre
100 et 200 sont encore en Afghanistan. Antony Blinken a aussi déclaré que les États-Unis
“travailleront” avec les Taliban s’ils tiennent leurs engagements.
Les républicains fustigent Joe Biden
et son retrait “honteux” d’Afghanistan
Le président
démocrate a “créé un désastre, laissé tomber des Américains et nos intérêts”, a
dénoncé la présidente du parti républicain, Ronna McDaniel, dans un communiqué.
“Ça prouve ce que nous savions déjà : Joe Biden est incapable de servir comme
commandant en chef, et les États-Unis et le monde sont moins sûrs à cause de
lui”, a-t-elle encore asséné.
Le président
a abandonné “des Américains à la merci de terroristes”, a renchéri le chef des
républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy.
« Nous
ne pouvons pas mener des guerres sans fin mais l’étendue et les conséquences de
l’échec de Biden sont stupéfiantes », a également tweeté le sénateur de
Floride Rick Scott.
Joe Biden doit s’adresser aux
Américains mardi
Le président
des États-Unis, très critiqué pour sa gestion du retrait d’Afghanistan,
s’adressera à la nation mardi à 17 h 30 GMT pour expliquer sa décision de “ne
pas prolonger (la) présence américaine au-delà du 31 août” en Afghanistan,
selon un communiqué de la Maison Blanche. La décision de boucler le retrait
exactement à la date annoncée, avant le 31 août, a été “recommandée à
l’unanimité” par le haut commandement militaire, souligne le communiqué alors
que des voix se sont élevées aux États-Unis pour une prolongation de la mission
d’évacuation.
Avec AFP