Après une gouvernance qui s’était illustrée par son penchant pour le tout répressif, l’archétype même d’une république bananière, le moment est venu pour Alpha Condé et ses anciens collaborateurs, de solder les comptes. Pour se rédimer, ils devront passer sous les fourches caudines de Dame Thémis, pour les crimes de sang et les graves violations des droits humains qui furent le lot de la décennie de règne du président déchu. Dans ce qui se dessine comme le début d’une véritable descente aux enfers pour l’ancien chef d’État et vingt-six de ses anciens collaborateurs.
Sans vouloir
jouer les « Madame Soleil », nous avions eu le don de préséance de dire que le
plus dur ne faisait que commencer pour le président Alpha Condé. Une manière de
faire dans la nuance, face à l’euphorie provoquée par sa libération annoncée
récemment par la junte, au sein de son parti politique.
Les faits
ont fini par nous donner raison. Si l’on s’en tient en tout au contenu au
vade-mecum rendu public ce mercredi par M. le Procureur Général près la Cour
d’Appel de Conakry.
Et dont la
quintessence renferme des « instructions aux fins de poursuite judiciaire par
voie de dénonciation contre Alpha Condé et 26 de ses anciens collaborateurs,
tous poursuivis pour des faits d’atteintes volontaires à la vie humaine
notamment le meurtre, assassinat et complicité de meurtre et d’assassinat ; des
atteintes involontaires à la vie et complicité d’atteinte involontaire à la vie
et de complicité ».
J’en passe
et des pires. Des chefs d’accusation assez graves qui visent l’ancien
président, son Premier ministre Kassory Fofana et l’ancien président du
parlement Amadou Damaro Camara entre autres.
Cette
information judiciaire destinée à faire la lumière sur le sombre tableau de la
gouvernance d’Alpha Condé, marqué par des tueries, des viols et des actes de
vandalisme ne pourrait que soulager les victimes et leurs proches.
Si l’on s’en
tient au bilan fourni par des ONG de défense des droits humains, près de 400
citoyens auraient perdu la vie durant sa décennie de règne du « champion » du
RPG. Venant d’un professeur de droit, qui prétend capitaliser 40 de lutte pour
la démocratie, il y avait mieux.
Le moment
serait donc venu pour Alpha et ses « anges déchus » d’expier leurs péchés.
Pendant qu’au Front national pour la défense de la constitution (Fndc), on boit
du petit lait.
Ce mouvement
hétéroclite qui s’est illustré sous le régime défunt, en étendard,
anti-troisième mandat fait de la poursuite des auteurs de ces crimes de sang
une question d’honneur.
Mamadou Dian Baldé