Le projet de construction de la pénétrante au Port autonome de Conakry initié par le concessionnaire turc Albayrak, en vue de faciliter l’accès au domaine portuaire par les gros portuaires, vient de redémarrer, après un arrêt des travaux qui était dû à des bisbilles entre Alport et Rusal, qui avaient du mal à s’accorder sur l’aspect technique de l’infrastructure, afin que cela n’empiète pas sur le chemin de fer de la compagnie minière russe. Ces travaux à peine lancés en 2019, avaient été stoppés net à cause du quiproquo soulevé par les Russes, qui tenaient à étudier de près la faisabilité dudit projet. L’arbitrage de l’ancien président Alpha Condé, sollicité maintes fois par Albayrak, n’avait pas permis de faire bouger les lignes.
Cette Pénétrante, qui
doit faciliter l’accès au port de Conakry, va enfin voir le jour, avec la
pression de la junte ?
Il faut rappeler que c’est en avril 2019 que le projet de la
pénétrante a été conçu, suite au constat des énormes difficultés rencontrées
par les gros porteurs pour accéder au Port de Conakry, situé au cœur de la
ville.
Dans un premier
temps, il y a eu ce remblai réalisé au début des travaux…
C’était en juillet 2019 et Alpha Condé avait visité cette
pénétrante qui fut réalisée à l'aide d’un remblai, effectué en 3 mois de
travaux intenses...
Tout s’est arrêté après ça. Les bisbilles ont éclaté exactement au mois d’août 2019. Avec le
blocage des travaux au niveau de la construction du viaduc pour le passage du
chemin de fer RUSAL et le passage à niveau, après la connexion à l’autoroute….
Les conditions posées
par RUSAL pour débloquer la situation ?
La compagnie avait exigé que les documents techniques du Projet
lui soient remis pour examen. Ainsi que la réalisation par ALPORT d’une voie
d’évitement (chemin de fer de 700 m et 550 m) à chaque point de connexion qui
devront désormais lui appartenir. Et l’intégration du nouveau viaduc réalisé
par ALPORT dans le patrimoine RUSAL. Ainsi en juin 2019 toute la documentation
technique fut mise à jour et partagée avec Rusal, pour étude.
Malgré tout, la situation ne s’est pas débloquée. Les Russes
ont continué à camper sur leur position… Même si en septembre 2019 Rusal avait
envoyé une correspondance qui validait le projet conformément aux standards
internationaux. Tout est resté bloqué sur place. Et le Professeur Alpha Condé a continué à
entretenir la confusion entre les deux parties. Quand c’est ALPORT qui se
plaint, il lui donne raison. Et quand c’est RUSAL, elle a également raison.
ALPORT avait pourtant
alerté le Président ALPHA CONDÉ du blocage des travaux, durant un an…
Cela est bien vrai. Alport avait rappelé aux autorités par
la même occasion que la pénétrante était un projet d’intérêt public, afin
d’éviter les embouteillages à Kaloum et protéger le patrimoine routier de
KALOUM.
Les deux sociétés
vont se réunir vainement pour transcender leurs divergences. Les raisons ?
En juin 2020, une réunion a été organisée pour relancer les
activités de la Pénétrante. Rusal avait alors demandé à partager les
documentations techniques du projet. Ce qui fut fait. Mais en juillet 2020
Rusal a écrit une correspondance qui expliquait qu’elle arrêtait les
discussions avec Alport Conakry. ALPORT est restée donc bloquée dans ses
investissements sans que les autorités guinéennes n’en fassent aucun souci,
alors que la ville était en proie à des embouteillages par la faute des poids
lourds.
La nomination de
l’ancien ambassadeur de Guinée en Russie au poste de ministre des Transports,
n’aura pas suffi à débloquer les choses non plus ?
Effectivement, en 2021, le PRAC a nommé l’ambassadeur de la
Guinée en Russie comme ministre des Transports. Ce qui était une lueur
d’espoir, mais malheureusement, la montagne a accouché d’une souris. En août
2021 Alpha Condé a été obligé de visiter la Pénétrante pour relancer les
travaux. Par la construction des pieux forés du premier pont qui avaient
commencé.
Et Rusal remet de
nouveau le pied dessus, en refusant d’honorer ses engagements ?
En septembre 2021 la construction de la partie qui ne
dérange pas les opérations de la CBK est complétée et RUSAL devrait faire
elle-même la pose des rails pour la voie de secours, après un remblai de
nivellement. Mais en novembre les Russes ont annoncé ne pas être en mesure
d’effectuer le remblai de nivellement. Après avoir pourtant exigé et obtenu la
documentation technique du projet. Tout en souhaitant qu’ALPORT le fasse à leur
place.
C’est dans ces
conditions que survient la junte militaire au pouvoir. Toujours le statu quo ou
pas ?
En janvier 2022 le Colonel Mamadi DOUMBOUYA président du
CNRD a effectué une visite de terrain pour constater les obstacles qui freinent
le projet. Et le lendemain, le problème a été réglé en 30 minutes, après deux
ans de perte de temps. Ainsi en mars dernier, ordre de relancer les travaux a
été donné par les autorités. Avec le démarrage de la construction des pieux
forés du deuxième pont.
Une enquête signée
Aboubacar Akoumba Diallo