Burkina: qui donc a tué autant de civils à Karma?

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  • 26 avril 2023 10:07

  • Politique

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Que la comptabilité macabre soit de la «soixantaine» de morts évoquée par le procureur du Faso dans son communiqué publié sur Wakat Séra le 23 avril ou qu’elle tourne autour de la «centaine» de tués évoquée par des ressortissants du village martyr dans une déclaration également diffusée dans nos colonnes ce mardi, ce qu’il est désormais convenu de qualifier de «drame de Karma» ou du «jeudi noir du Yatenga», est simplement inquiétant à plus d’un titre. Des femmes, dont certaines, bébé au dos, des enfants, des personnes âgées, ont été froidement exécutés par des hommes armés. Pire, les «tueurs froids» avaient pour accoutrement la tenue militaire de notre armée nationale! Désormais, les populations civiles harcelées par des «hommes armés non identifiés» auront même peur de nos vaillants soldats et Volontaires pour la défense de la patrie (VDP)!

C’est pourquoi, plus que jamais, les investigations annoncées par le procureur du Faso, l’enquête «complète et indépendante» demandée par l’ONU et «toute la lumière autour de cette affaire» exigée par les ressortissants du village de Karma, doivent aboutir. Non seulement pour l’honneur de ceux qui veillent sur notre «nez» mais aussi pour restaurer la confiance entre les populations civiles et leur armée. Surtout que ce n’est pas la première fois que ceux qui nous gouvernent ont relevé cette ruse de terroristes qui se déguisent en militaires pour accomplir leur sale besogne.  Tout, même l’impossible, doit être fait pour élucider cette «affaire» et rendre justice à tous nos compatriotes qui ont été abattus comme des mouches, en plein jour! Rien ne doit être laissé au hasard, et aucune piste ne doit être négligée, pour faire éclater la vérité et donner, en tout cas si elle est innocentée et débarrassée de tout soupçon, de l’adrénaline supplémentaire à l’armée burkinabè pour venger les populations civiles massacrées à Karma, et ailleurs sur le territoire national.

En attendant, le flou opaque autour de la tuerie de Karma fait bien le jeu des terroristes dont les populations sont même soupçonnées, à en croire les témoignages de rescapés, d’être des complices des assaillants. La montée en puissance de l’armée ne doit pas se faire au détriment des populations civiles, qui, désormais bien sensibilisées et ayant à leur disposition des outils adéquats de dénonciation des forces du mal, sont conscientes, que le Burkina Faso est en guerre. Elles savent, d’ailleurs, mieux que quiconque, que cette guerre ne peut être gagnée qu’avec beaucoup de lucidité, l’ennemi étant toujours prêt à tirer profit de toutes les moindres erreurs, précipitations et autres imperfections. Pourvu que la détermination du procureur du Faso à voir clair dans le drame de Karma, associée à l’engagement des autorités de la transition à assurer le retour de la paix au Burkina, contribuent à faire jaillir la vérité, pas que pour punir les auteurs de cette tuerie d’ampleur XXL, mais surtout pour permettre aux familles de faire dignement le deuil des leurs.

En tout cas, on ne saurait, en face de cette tuerie sauvage, appliquer au village de Karma, cette définition que le dictionnaire donne du «karma», l’expliquant comme un «Dogme central de l’hindouisme, du bouddhisme, selon lequel la destinée d’un être vivant et conscient est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures.»

Du coup, les questions qui taraudent sans cesse les esprits, reviennent, inexorablement: qui donc a tué les populations civiles de Karma? Et pourquoi?

WS

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