Après la réunion infructueuse du mercredi avec le ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation, les partis politiques tentent de démêler au mieux l’imbroglio du Conseil national de la transition (CNT), sans se tirer dans les pattes. Il leur faudra toutefois faire preuve d’assez de discernement, pour parvenir à répartir les 15 places entre les 181 formations politiques officiellement agréés. Mais comment réussir ce pari, sans trop de casse ? La question vaut tout son pesant. Quand on sait que nos leaders politiques pêchent par leur égocentrisme démesuré. En clair, chacun voit midi à sa porte.
La mise en place du Conseil national de transition (CNT) est
le nouveau chantier qui s’ouvre au Conseil national pour le rassemblement et le
développement (CNRD). Après l’ameublement du gouvernement de transition, au
forceps.
On peut dire sans risque de se tromper que les dés sont
désormais jetés. Pour la composition du CNT, la junte veut aller au pas de
charge. Sans tenir compte des sautes d’humeur des uns et des autres. C’est
comme si le colonel Doumbouya et sa bande voudraient imposer leur diktat aux
acteurs sociopolitiques. Le discours tenu par le secrétaire général du MATD
mercredi et jeudi à l’endroit des forces vives, au palais du peuple, ne
semblait donner aucune possibilité de révision des quotas, attribués aux
différentes entités, au sein du futur CNT.
Du moins pour l’heure, la junte reste droit dans ses bottes.
Et n’a pas l’air de faire machine arrière. Il revient donc aux différents acteurs
impliqués dans le processus de transition, de se mettre dans les clous. Au lieu
de se turlupiner pour des postes de conseillers ou de verser dans querelles de
chiffonniers.
Dans cette course contre la montre, la deadline étant le 22
novembre, mieux vaut faire preuve de jugeote, dans le choix de leurs mandants.
Ce jeudi, au lendemain de leur rencontre avec le MATD, des
partis politiques qui ont la tête près du bonnet, ont décidé de faire contre
mauvaise fortune bon cœur, en entamant des tractations autour du choix de leurs
représentants.
Certains observateurs pensent que les choses devraient
d’abord se jouer au sein des alliances, ayant « pignon sur rue » dans le
landerneau. Il s’agit principalement de
l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) de Cellou Dalein
Diallo. A laquelle, on peut greffer la Convergence pour la renaissance de la
démocratie (CORED) de Mamadou Sylla, la Coalition pour le progrès et la
démocratie (COPED) du Dr Ousmane Kaba. Sans oublier le Bloc de l’opposition constructive
(Boc) du Dr Ibrahima Sory Diallo. Ces trois dernières étant un regroupement de
petits poucets de la politique.
Mais on ne saurait surtout écarter du jeu, d’autres têtes de
pont qui pèsent dans la balance de l’échiquier politique, dans la mise en place
de la clé de répartition des 15 places attribuées aux partis. C’est le cas de
Sidya Touré de l’UFR et de Lansana Kouyaté du PEDN.
Ainsi que du Dr Faya Millimono, le franc-tireur du BL, qui
agit en électron libre.
Au cas où cette option de répartition des postes par
alliance faisait un flop, de nombreux observateurs proposent eux, de se
contenter des résultats des élections locales de 2018. Sans s’embarrasser de
scrupules. Car ces résultats seraient, selon eux, les seuls susceptibles de
départager les impétrants, en toute objectivité.
Tout porte à croire que cette formule des alliances aura du
mal à passer. On apprend d’ailleurs que la rencontre qui avait regroupé ces
alliances à la résidence de Mamadou Sylla, pour tabler sur les 15 places et
faire front commun, pour accompagner la transition, se serait soldée par un
échec.
En un mot comme en cent, il revient aux formations
politiques et aux autres acteurs des forces vives de voir dans quelle mesure,
ils pourraient s’extirper de ce sac de nœud du CNT, sans y laisser des
plumes.
Mamadou Dian Baldé