Comme annoncé, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé des sanctions contre la Guinée. L’institution ouest-africaine regrette que « des progrès insuffisants ont été réalisés en ce qui concerne l’établissement d’un chronogramme de transition acceptable ». Ces sanctions sont entre-autres : le rappel pour consultation des ambassadeurs de la CEDEAO accrédités en Guinée, la suspension de toute assistance et transaction financière en faveur de la Guinée par les institutions financières de la CEDEAO,
C’était suite au sommet extraordinaire des chefs d’Etat de
la CEDEAO tenu à New York en marge de la 77ème assemblée générale
des Nations Unies. Voici un extrait du communiqué final publié ce vendredi
23 septembre 2022 :
« Au titre
de la Guinée :
. La Conférence a rappelé que lors du 61ème Sommet ordinaire
tenu le 3 juillet 2022 à Accra, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont demandé
au Médiateur de poursuivre les discussions avec les Autorités de transition en
vue de l’établissement d’un chronogramme de transition acceptable au plus tard
le 1er août 2022, à défaut de quoi les sanctions économiques et
financières prévues seraient mises en application, outre des sanctions plus
ciblées, conformément aux délibérations du Sommet extraordinaire tenu le 25
mars 2022 à Accra. La Conférence avait également décidé de maintenir la
suspension de la Guinée de tous les organes décisionnels de la CEDEAO et de demeurer
saisie de la situation dans cet Etat membre.
. A l’issue des échanges qui ont suivi l’examen du rapport
présenté par le Médiateur de la CEDEAO pour la Guinée sur la situation dans cet
Etat membre, et notant que des progrès insuffisants ont été réalisés en ce qui
concerne l’établissement d’un chronogramme de transition acceptable, la
Conférence décide d'imposer à la Guinée des sanctions graduelles au niveau
diplomatique, économique et financière comme suit :
a. Le rappel pour consultations par les Etats membres de la
CEDEAO de leurs ambassadeurs accrédités auprès de la République de Guinée ;
b. La suspension de toute assistance et transaction
financière en faveur de la Guinée par les institutions financières de la
CEDEAO, notamment la BIDC.
c. Des sanctions ciblées à l’encontre des personnes et
groupes de personnes citées sur la liste figurant dans la Décision MSC. A/DEC
4/09/2022, y compris les membres des autres institutions de la transition et
toute autre personne cherchant à empêcher le retour à l'ordre constitutionnel
en Guinée dans un délai raisonnable. Ces sanctions comprennent :
i. Le gel des avoirs financiers ;
ii. L’interdiction de voyager.
. Ces sanctions ont été prises dans le souci de faciliter le
processus de retour rapide à l'ordre constitutionnel en Guinée, une condition
préalable à la paix, à la stabilité et au développement.
. La Conférence engage toutes les institutions de la
Communauté à prendre des mesures assurant l’application immédiate de ces
sanctions.
. La Conférence appelle l'Union africaine, les Nations unies
et les autres organisations partenaires à soutenir l'application de ces
sanctions et à continuer d’apporter leur soutien à la Guinée en vue de la
réussite de la transition politique.
. La Conférence demande aux Autorités de la Guinée
d’accepter dans un délai d’un mois, à compter du 22 septembre 2022, une durée
de transition raisonnable et acceptable par la CEDEAO, sous peine de sanctions
plus sévères.
. La Conférence salue les efforts déployés par le Médiateur
de la CEDEAO pour la Guinée et lui demande de poursuivre ses consultations avec
les Autorités de la Transition et toutes les autres parties prenantes en vue de
parvenir à un consensus sur la durée de la transition ».
Alpha Mamadou Diallo