L’identité du nouveau Premier ministre sera
connue ce lundi 16 octobre. Alassane Ouattara l’avait promis le 9 octobre, lors
de la réunion du présidium du RHDP. Patrick Achi sera-t-il reconduit ? Tidiane
Thiam du PDCI occupera-t-il le poste ? Ou est-ce le fidèle Fidèle Sarassoro,
directeur de cabinet, dont le nom revient le plus en tête des pronostics ?
L’homme de confiance de Ouattara est, en tout cas, en pôle position, sauf si le
chef sort de son « borsalino», son homme secret qui prendra les clés du Premier
ministère!
La
question commence à devenir lancinante, et même un problème de santé pour des
ministres démissionnaires et des personnalités se sentant ministrables. Les
médicaments anxiolytiques ont dû battre le record des ventes en pharmacie, ces
derniers temps, tout comme les féticheurs, marabouts et vendeurs d’animaux pour
sacrifices se sont bien remplis les poches, car leurs « dieux » ont été
sollicités sans répit. En principe, le nouveau gouvernement sera formé dans la
foulée de la nomination du Premier ministre et le conseil des ministres devrait
se tenir à la date hautement symbolique du 18 octobre, jour officielle de
naissance du père de la nation, Félix Houphouët Boigny.
Mais,
comme pour pousser le mercure à son maximum ou peut-être le descendre en essayant
de rendre le sujet moins angoissant, Alassane Ouattara dont le nom est
actuellement le mieux connu par les prêtres officiant dans les autels les plus
cachés aux profanes, fait durer le suspense. Et depuis que le Premier ministre
Patrick Achi, venu aux affaires en mars 2021, démis et reconduit à la primature
en avril 2022, a de nouveau rendu sa démission de même que celle de son
gouvernement le 6 octobre 2023, les spéculations vont bon train.
Une
seule personne qui est écartée avec bonheur de la liste des nouveaux ministres
qui, sur les réseaux sociaux se fait, se défait et se refait, c’est bien dame
Kandia Kamissoko Camara, une fidèle des fidèles d’Alassane Ouattara, qui de
ministre des Affaires étrangères dans l’exécutif défunt, réélue maire de la grande
commune d’Abobo, députée, est désormais présidente du Sénat. Une ascension bien
singulière pour cette enseignante de formation.
Même
le tirage au sort qui a fixé, ce jeudi 12 octobre, le sort des 24 équipes qui
prendront part à la prochaine coupe d’Afrique des nations de football que la
Côte d’Ivoire abritera du 13 janvier au 11 février 2024 et dont les Eléphants
convoitent le trophée sur leur terre, n’a pu désamorcer la tension politique
qui se nourrit et enfle de rumeurs et de supputations. Le jeu en vaut sans
doute la chandelle pour Alassane Ouattara qui n’a pas droit à l’erreur dans ce
casting serré. L’équipe en formation doit être une, totalement acquise à faire
gagner le champion du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouétistes
pour la démocratie et la paix (RHDP) pour la prochaine présidentielle. Or 2025,
c’est déjà demain et tous les politiciens chevronnés, du pouvoir ou de
l’opposition se mettent en ordre de bataille.
Même
sans son leader historique, Henri Konan Bédié qui a tiré sa révérence le 1er août 2023, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI)
sera, une fois de plus, le véritable challenger du RHDP. Le Parti des peuples
africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI) pourrait bien ne jouer qu’un petit rôle de
spectateur, à moins d’un renversement extraordinaire de situation. Le patron du
PPA-CI, l’ancien président Laurent Gbagbo s’étant séparé de lieutenants et non
des moindres, comme sa désormais ancienne épouse, Simone Gbagbo et son « fils »
Charles Blé Goudé.
Question
: Alassane Ouattara qui n’aura pas moins de 83 ans en 2025, sera-t-il candidat
à sa propre succession ? En tout cas, si le dernier charcutage subi par la
constitution en vigueur remet les compteurs à zéro et lui donne le plein droit
de briguer un autre mandat, il n’en demeure pas moins qu’un autre calcul le
mettrait face à son quatrième quinquennat, lui, anticonstitutionnel. Mais en
attendant cette candidature qui constituera une autre paire de manches, l’homme
qui est qualifié avec un brin d’ironie de « président des ponts », est également
celui qui a engagé la Côte d’Ivoire sur les chantiers difficiles de la
réconciliation, en ramenant à la maison nombre d’opposants, à commencer par son
« bien aimé petit frère Laurent ».
Dans
la foulée bien des exilés sont revenus au bercail, sans être inquiétés et bien
des prisonniers, dont Dame Simone Gbagbo ont retrouvé la liberté. Certes,
beaucoup reste à faire tant sur le plan de la cohésion nationale dont les
morceaux prennent du temps à se recoller et le régionalisme qui est reproché, à
tort ou à raison au « digne fils du Nord». Sans oublier l’éternel problème du
chômage et de l’emploi qui sévit dans tous les pays.
WS