Deux ans après l’irruption abrupte du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNRD) sur l’échiquier politique, la transition se poursuit à marche forcée. Avec quasiment la même équipe gouvernementale. A part un mini lifting, qui a laissé une frange de l’opinion sur sa faim. Vu que cette dernière, qui pense que nos ministres ne volent pas haut, s’attend à un renversement de table, afin de redonner un nouveau souffle à l’appareil gouvernemental. Sauf que le président Mamadi Doumbouya refuse pour le moment de franchir le pas. Victime sans doute du biais de statu quo.
Le remaniement ministériel, tant attendu par une frange de
l'opinion, est devenu une arlésienne. À la grande satisfaction des partisans de
l’immobilisme. Et ce, malgré les rumeurs qui ne cessent de grossir à propos
d’un éventuel chamboulement.
Cette grande lessive, si elle a lieu, devrait surtout
permettre de colmater les brèches. En vue de surmonter les failles provoquées
par le noviciat de certains membres de l’appareil gouvernemental. Quand on sait
que tout ne marche pas comme sur des roulettes.
Les contempteurs du régime, les plus irréductibles, pensent
que le navire serait en train de prendre l’eau de toute part. Au grand dam de
ceux qui aspirent à un changement de paradigme dans la gestion de la chose
publique.
C’est comme si on en était à faire du « Alpha, sans Alpha ».
Avec le retour des mauvaises habitudes que le peuple avait tant décriées sous
l’ancien régime.
Nombreux sont donc aujourd’hui les Guinéens qui regardent
avec commisération la manière dont le vaisseau de la transition est en train d’être
piloté, sans quasiment aucun moins de pondérer le pouvoir exécutif.
Dans cette atmosphère de désenchantement, ceux qui appellent
au remaniement ministériel pour un véritable changement de cap, seraient
moindres. C’est plutôt les clients prêts à hurler avec les loups qui accourent.
On en dénombre même dans les rangs de l’opposition. Rêvant tous d’aller
désormais à la soupe, afin de s’en mettre plein les poches.
C’est comme s’ils se disaient que dans cette jungle
guinéenne, où les riches exploitent les pauvres, il vaut mieux être du bon côté
du manche. Quitte à envoyer la démocratie ad-patres. On pourra donc dire Adieu
au changement.
Pour le moment, le chef de l’État ne semble pas être sur la
même longueur d’onde que ceux qui appellent à un remaniement de son
gouvernement. Faisant sienne cette assertion de Montesquieu qui doit je cite :
« le gouvernement est comme toutes les choses du monde. Pour le conserver, il
faut l’aimer ».
On ne peut donc être plus royaliste que le roi.
Mamadou Dian Baldé