Le 2 septembre, les Ivoiriens ont rendez-vous avec les urnes pour
désigner leurs nouveaux conseillers municipaux et régionaux. Loin de constituer
une simple formalité, ce sont des élections décisives desquelles pourraient
bien dépendre l’issue de la présidentielle de 2025. Ce n’est un secret pour
personne, l’alliance entre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement
démocratique africain (PDCI-RDA) et le Parti des peuples africains (PPA6CI),
risque de faire très mal au Rassemblement des houphoüetistes pour la démocratie
et la paix (RHDP) qui a convolé en justes noces avec le Front populaire
ivoirien (FPI) de Pascal Affi N’Guessan. Toutefois, ce qui passionne la Côte
d’Ivoire depuis ce jeudi, c’est bien le divorce demandé et obtenu par l’ancien
président ivoirien Laurent Gbagbo.
En effet, dès son retour au
bercail, le leader du PPA-CI avait demandé le divorce, en juin 2021, « en raison
» selon son avocat, « du refus réitéré de dame Simone Gbagbo de consentir à une
séparation amiable, au demeurant voie de règlement approprié à leurs statuts
personnels politiques réciproques (…) ». Par décision de justice rendue ce 29
juin, le divorce a donc été prononcé, mais aux torts exclusifs de Laurent
Gbagbo, pour adultère caractérisé et notoire, abandon de domicile conjugal et
injures graves à l’endroit de l’ex première dame et désormais ex Mme Gbagbo. Ce
divorce devrait-il être prononcé aux « torts exclusifs » de Laurent Gbagbo avec
les motifs énoncés dans le communiqué qui circule sur les réseaux sociaux et
dans certains organes de presse ivoiriens ? Ça c’est un autre débat qui
alimentera certainement, dans les jours prochains, une autre série à polémique
sur ces deux personnalités fortes de la vie socio-politique ivoirienne.
Sauf rebondissement dans ce
feuilleton qui a tenu en haleine la Côte d’Ivoire sur des années, Simone Ehivet
n’est plus Gbagbo. C’est le deuxième divorce après celui politique, de ce
couple mythique qui, après avoir occupé les devants de la scène politique a
traversé des moments bien houleux. Après leur séparation suite à l’assaut final
contre le bunker présidentiel de Laurent Gbagbo, en avril 2021, les deux
conjoints à l’époque, conduits à l’hôtel du Golf, ne seront pas logés ensemble
ni gardés dans le même lieu de détention, avant le déferrement de l’ancien
président à La Haye, devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI). Et
le retour triomphal de l’ancien prisonnier de la CPI suite à son acquittement
et son exil belge, ne mettra que davantage en exergue, et à la face du monde,
la cassure entre les deux époux. Ce qui n’était que rumeur persistante se
révèle au grand jour. Et c’est en toute logique que le premier divorce,
celui–là politique intervient. Laurent Gbagbo quitte le FPI et crée le PPA-CI
qui défend des idéaux « socialiste, panafricanistes et souverainistes ».
C’était déjà sans son ancienne camarade syndicaliste, qui, n’a pas non plus
traîné pour accoucher, le 20 août 2022, de son nouveau bébé, le « Mouvement des
générations capables », parti très coloré social-démocratie.
En tout cas, si aucun appel ne
fait suite à cette décision de justice qui sanctionne le divorce de deux
tourtereaux et anciens camarades de lutte, l’affaire vient de connaître,
peut-être, son épilogue et les jeunes divorcés redescendront dans l’arène
politique, chacun selon sa nouvelle vision. Cependant, les voies du destin
étant impénétrables et les alliances se nouant au quotidien, selon les
circonstances, sur les bords de la lagune Ebrié, rien n’interdit à Laurent
Gbagbo et Simone Ehivet de se retrouver un jour en…couple pour défendre des
intérêts politiques. Sait-on jamais !
WS