En Guinée, un projet de nouvelle Constitution continue de créer des
tensions avec les Forces Vives, regroupement des principales coalition
politiques du pays qui refuse de participer à son élaboration. L’opposant Aliou
Bah, du parti Model de l’alliance FNDC, critique au passage les autorités de
guinéennes : « La conduite solitaire et arrogante de la transition expose la
nouvelle future Constitution à tous les risques de se voir balayer d’un revers
de la main par un président bien élu ou mal élu. »
Concernant la prochaine
Constitution en Guinée, le texte en gestation va-t-il rassembler les acteurs
politiques du pays où va-t-il semer les germes d’une nouvelle division ? Pour
sa préparation, des débats d’orientations ont eu lieu dans la seconde quinzaine
de mai sans les Forces Vives, regroupement des principales coalitions
politiques du pays.
Alors comment ces forces
socio-politiques qui ont boycotté ces débats voient-elles ce texte en gestation
?
Le 29 juin, Dansa Kourouma, le
président du Conseil national de transition (CNT), organe législatif provisoire
qui est au cœur de ce travail constitutionnel, était l’Invité Afrique de RFI.
Ce 30 juin, l’opposant Aliou Bah,
du parti Model de l’alliance FNDC, qui n’a pas pris part à ce débat
d’orientation constitutionnel, dit douter de l'avenir du processus en cours sur
le projet de nouvelle constitution.
« Le système partisan, est loin d’être le problème de la Guinée »
« De ce qui apparaît, c’est le
CNT qui est au premier plan pour cette tâche. Mais, en réalité, nous savons
toujours qu’en Guinée les véritables meneurs sont dans l’antichambre du pouvoir,
assure-t-il au micro de notre correspondant Mouctar Bah. Donc, il est important
de se poser la question sur la crédibilité et la légitimité de ceux qui
pilotent le projet dit de nouvelle constitution. Cela nous permettra de
comprendre clairement sa portée et son avenir ».
Il lance : « La conduite
solitaire et arrogante de la transition, au mépris des dispositions de sa
propre charte, expose la nouvelle future Constitution à tous les risques de se
voir balayer d’un revers de la main par un président bien élu ou mal élu. À
cela s’ajoutent plusieurs autres raisons valables que la démarche en cours est
en train de fabriquer pour ouvrir un autre boulevard d’instabilité dans un
proche avenir. »
Et Aliou Bah de souligne : «
Alors qu’est-ce qu’on peut tirer comme conclusion ? Le multipartisme intégral,
donc le système partisan, est loin d’être le problème de la Guinée. C’est par
la culture des élections qu’on réduit le nombre de partis, et non par des lois
fantaisistes souvent à objectif inavoué. La partialité de l’État, le manque de
vertu des dirigeants, le mépris des citoyens sont les problèmes structurels qui
en réalité rongent la Guinée depuis son indépendance. »