Alea jacta est! 58% pour Emmanuel Macron. 41% pour Marine Le Pen. Les
urnes françaises ont parlé et les Français vont confier encore pour cinq ans
les clés de l’Elysée à son ancien locataire. Marine Le Pen et le Rassemblement
National (RN) qui ont fait un score historique, montent en force dans l’estime
des Français, preuve que l’échec de ce second tour du présidentiel français est
pour eux plus qu’une victoire d’étape. Du reste, malgré les désaccords profonds
entre eux et les piques acérées qu’ils se sont lancées sans ménagement lors de
la campagne électorale du premier tour, l’homme de la Reconquête, le truculent
et très controversé Eric Zemmour et la championne du RN parlent déjà union pour
affronter, lors des élections législatives de juin prochain, les blocs ennemis
en face.
C’est dire combien le second
quinquennat du cheval gagnant de La République En Marche (LREM) sera loin
d’être un long fleuve tranquille. Mais, pour la tendre moitié de Brigitte, les
efforts titanesques pour une nouvelle conquête, honni soit qui mal y pense, ne
sont pas que du côté de l’Hexagone. Les relations, entre la France et
l’Afrique, notamment un certain pré-carré de l’ancienne puissance
colonisatrice, et c’est un secret de polichinelle, vont en vrille.
Macron engage une véritable
course contre la montre, pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être, à
défaut de ramener dans le giron français les alliés historiques de l’Afrique à
qui la France a octroyé l’indépendance dans la…dépendance. Ce sera l’un des
douze travaux d’Hercule de Emmanuel Macron qui aura, tout comme les autres
candidats en lice, ignoré le sort des Africains dans la course à L’Elysée.
Pourtant, tout est à refaire pour séduire Dame Afrique très courtisée par les
amants russes, chinois et turcs qui savent bien tirer profit des relations
décadentes, pour ne pas dire chaotiques entre les deux anciens amoureux. De
plus en plus le fossé s’agrandit entre Paris et l’Afrique.
Boudée par des dirigeants qu’elle
a placés pour mieux contrôler les richesses du sous-sol de leurs pays et qui
sont aujourd’hui, eux ou leurs enfants, malmenés par la justice française dans
des affaires de biens mal acquis, accusée par des populations africaines,
notamment sahéliennes qui n’en peuvent plus de pleurer les leurs ou de devenir
des exilés dans leurs propres pays du fait des attaques armées, la France est
en train de perdre, si ce n’est déjà fait, du terrain sous les tropiques. Malheureusement,
les médias français qui ne travaillent que pour l’opinion de leur pays, ne
semblent pas avoir pris la juste mesure de la situation. Dommage!
Qu’est-ce qui pourra donc changer
avec cette victoire de Emmanuel Macron? Rien, pensent les Africains, de plus en
plus convaincus que l’Afrique n’est citée comme partenaire que pour être mieux
sucée dans sa chair et dans ses os. Mais comme ils sont habitués à tendre la
sébile et préfèrent chaque fois changer de maître au lieu de lutter pour un
changement radical des paradigmes, la majorité des dirigeants africains, au
sein de laquelle fait peut-être exception le Rwandais Paul Kagamé et les
gouvernants des pays anglophones, ont sacrifié leurs populations sur l’autel de
leurs intérêts personnels et très égoïstes. Emmanuel Macron, c’est le cas de le
dire, a du pain sur la planche. Et comme le dirait l’autre, «bonne chance à
nous tous»!
W S