A mesure que le cadre de rattrapage du dialogue politique se met en place, sous l’égide des chefs religieux, les choses semblent se corser. Avec des forces vives qui commencent à se tirer dans les pattes. A l’allure où va le train, tout porte-à-croire que Dalein et ses alliés iront à ces pourparlers, à reculons, dans le meilleur des cas. Au pire des cas, ça sera la procrastination. Ce qui mettrait simplement à l’eau les efforts des religieux.
Pendant que mollahs et prélats se démènent comme de beaux
diables, pour mettre une dernière main aux préparatifs du cadre de dialogue,
devant permettre de mettre face-à-face le pouvoir et les forces vives, ces
dernières commencent à faire grise mine.
En effet, les échos qui nous parviennent ces dernières
heures, laissent poindre la naissance d’un psychodrame au sein de ce mouvement
hétéroclite. De quoi donner raison à ceux qui qualifient ces forces vives de
panier de crabes.
Réunissant une caste de leaders politiques et d’activistes
de la société, soupçonnés de défendre plus leur chapelle que l’intérêt général.
Ce qui a fini par créer un climat de suspicion au sein de cette auberge
espagnole.
Certains membres de l’entité étant dorénavant perçus, à tort
ou à raison, comme étant d’intelligence avec la junte. Même l’Anad de Cellou
Dalein Diallo n’échappe pas à cette ambiance inquisitoriale.
Des bruits de couloir nous apprennent d’ailleurs, que le
président de l’Ufdg serait vert de rage contre certains de ses collaborateurs.
Qu’il soupçonnerait de vouloir profiter de cette plateforme de dialogue en
gestation, pour le doubler.
Car chez l’homo politicus de notre landerneau, ils seraient
nombreux à faire sienne, cette assertion de Machiavel qui dit que : « c’est la
fin qui justifie les moyens ». Autant donc saisir la direction du vent, si l’on
veut tirer ses marrons du feu. Nos politiques étant rompus dans l’art de manger
à tous les râteliers.
C’est ce qui donne de l’embonpoint. En attendant de savoir
de quoi tout ça retourne au sein des forces vives, ce qui reste clair, c’est
que ça branle dans le manche de ce côté. À la grande satisfaction de la junte.
Qui ne pourrait que s’en pourlécher les babines. Étant donné que diviser pour
régner, fait partie d’une stratégie aussi vieille que le monde.
Il revient aux forces vives de se garder de tout
comportement puéril, pour ne pas se faire manger la laine sur le dos. Il ne
serait donc pas superflu de saisir cette main tendue du gouvernement, pour
enfin jouer cartes sur table. Car les manœuvres dilatoires ne profitent qu’aux
autorités de la transition. Depuis le début du match, n’est-ce pas elle qui
gagne à tous les coups. Cela devrait donner à réfléchir.
Mamadou Dian Baldé