Éditorial : Alpha met les pieds dans le plat de Fodé Bangoura

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  • 18 juin 2021 08:41

  • Politique

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Le président Alpha Condé n’est pas prêt de lâcher la bride à son opposition. Son récent discours est révélateur de cette volonté manifeste de maintenir la chape de plomb sur le pays. 

Ceux qui s’attendaient à ce que le cadre permanent de dialogue contribue au dégel du climat politique, devront se raviser. Car le discours du chef de l’État, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle voie ferrée construite par le Consortium SMB-Winning, était plutôt de type manichéen. Ce pas de côté du locataire du palais Sékhoutouréah a pris son protocole de court.

Alpha comme à son habitude, s’en est allé sans filtre, dans ses harangues. En menaçant de faire appliquer la loi contre les fauteurs de troubles. Pour lui, organiser des manifestations serait se mettre en travers des lois de la république. Et cela pourrait valoir aux éventuels mis en cause, un séjour carcéral à la Maison centrale de Coronthie.

De quoi mettre de l’eau au moulin de l’opposition qui a toujours martelé que c’est l’exécutif qui cornaquait le pouvoir judiciaire.

Les contempteurs du régime n’ont d’ailleurs pas raté l’occasion pour affirmer tout de go, que ce discours est la preuve par mille, que notre justice est sous tutelle. Ceux qui ne font pas dans la litote diront eux, que « c’est Alpha, la justice ». Comme aimait se vanter Louis 14, le Roi Soleil, en disant à qui voulait l’entendre : « c’est moi la justice ».

Cette sortie du président, qui démontre sa volonté de serrer les boulons, n’est pas de nature à apaiser le climat politique, déjà assez délétère. Alpha Condé a plutôt mis les pieds dans le plat de Fodé Bangoura, secrétaire permanent du cadre de dialogue.

Au moment où ce dernier est en train de chercher ses marques, pour mieux enfourcher son char. Pour une mission que nous avions qualifiée auparavant, d’impossible. Et c’est comme si les faits sont en train de nous donner raison. Car en lieu et place d’un véritable dialogue, on tendrait juste vers un dialogue de sourds. De quoi faire perdurer le statut quo ante. 

Mamadou Dian Baldé

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