Cellou Dalein, leader de l’Union des forces démocratiques de guinée (UFDG) est sorti récemment du bois, pour crier haro sur le baudet. L’ancien challenger du président déchu, qui s’exprimait à la faveur de l’assemblée générale de son parti, devant une foule de militants convaincus, a mis en garde contre le sectarisme anti-vieux, qui serait en train, selon lui, de faire son chemin dans le landerneau. Ce discours sans filtre, teinté d’autosuggestion, trahit la colère d’un homme politique qui semble jouer son va-tout.
Le président de l’UFDG, d’ordinaire réputé pour sa tiédeur,
vient de durcir le ton à l’endroit du Conseil national pour le rassemblement et
le développement (CNRD). En témoigne cette sortie corrosive du weekend dernier,
mise à profit par cet ancien Premier ministre, pour jeter un gros pavé dans la
marre des autorités de la transition.
Un tête-à-queue qui vient mettre de l’eau au moulin de
certains commentateurs politiques et prophètes de malheur qui avaient eu le don
de prescience de prédire l’imminence de la fin de la lune de miel entre la
junte et la classe politique.
En attendant que ce désamour ne se matérialise dans les
faits, Cellou Dalein a enfourché ses grands chevaux pour dénoncer les velléités
de discrimination voire de mise à l’écart de certains acteurs politiques. Cette
gérontophobie serait entretenue par des apprentis sorciers, tapis dans l’ombre
de la junte, et rompus dans les grenouillages.
Le président de l’UFDG n’a pas manqué lors de ce même
discours, de louer le courage du colonel Mamadi Doumbouya, pour avoir sorti le
pays du joug du régime défunt. Qui s’était illustré par la corruption et la
violation des droits de l’homme.
Tout en faisant cependant, cas, de son doute et de ses
inquiétudes, face à l’allure où va le train de la transition.
Dans la foulée, Cellou émet des réserves sur la composition
du CNT, en dénonçant des manœuvres ayant lésé l’ANAD, dans le partage des
postes de conseillers. En plus de cette décision qui lui est restée en travers
de la gorge, Dalein peste également contre cette prétendue idée de
renouvellement de la classe politique.
Sur fond de poncifs anti-vieux, tel que : « il faut changer
les vieux ».
Il jure que cela ne passera pas. Et que le CNRD devrait
plutôt ouvrir les jeux pour tous les potentiels candidats, afin qu’ils puissent
compétir de manière loyale. Le leader de l’UFDG, qui est allé avec toute sa
verve, dans ce discours, qui marque sa rentrée politique, après une période de
jachère, a tenu à rassurer ses militants de sa détermination, à les conduire
jusqu’à la victoire finale. Sans coup férir.
Mamadou Dian Baldé