Le changement de ton du cénacle des chefs d’États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à l’endroit de la junte guinéenne, fait des heureux dans le camp de leurs contempteurs. Cela tombe sous le sens, pour tous ceux qui fustigent la gestion de la transition par le CNRD. Ainsi, en écho à l’épouvantail de sanctions brandi par la Cédéao contre la junte, les frondeurs multiplient les incantations, afin que cela ne soit pas une simple menace en l’air. Leur souhait le plus ardent, étant de voir la communauté internationale pousser le pouvoir dans ses derniers retranchements.
C’est en marge de la 77ème assemblée générale des Nations
Unies, tenue dans la maison de verre de Manhattan, à New York aux États-Unis,
que les chefs d’État de l’organisation ouest africaine ont décidé de passer le
gouvernement sous leurs fourches caudines. Le but de cette abjuration était de
faire comprendre à la junte, qu’elle avait franchi le seuil de tolérance dont
elle faisait l’objet depuis le début de cette transition.
Et que dorénavant aucun impair susceptible de compromettre
la bonne conduite de la transition, ne sera passé par pertes et profits. Pour
joindre l’acte à la parole, la Cédéao a annoncé dans la foulée, des sanctions
individuelles. Allant de l’interdiction de voyager, au gel des avoirs des
autorités de la transition, comme une mise en bouche.
En attendant le plat de résistance, qui pourrait mener à la
mise en place d’un cordon sanitaire autour de la Guinée.
De quoi apporter de l’eau au moulin de l’aile dure des
forces vives, cataloguée en opposition à la junte. Ces frondeurs verraient
ainsi dans cette mise au ban de la junte guinéenne qui se profile à l’horizon,
une brèche dans laquelle, il ferait bon de s’engouffrer. En faisant la sourde
oreille à toute main tendue du gouvernement, allant dans le sens d’une
décrispation de la crise.
Comme si ce refus de coopérer avec les autorités de la
transition, pourrait davantage enfoncer celles-ci dans l’abîme. Mais c’était
sans compter avec le jusqu’au-boutisme du CNRD. Qui, on ne le dira jamais
assez, est d’une opiniâtreté à toute épreuve. D’où son refus de rendre les
armes sans combattre sur le front de la durée de la transition. Car elle tient
comme à la prunelle de ses yeux, à dérouler les dix étapes clés inscrites dans
son vade-mecum. Voilà au moins qui a le mérite de la clarté.
Mamadou Dian Baldé