Éditorial : Les lamentations de Cellou Dalein

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  • 30 août 2022 11:18

  • Politique

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Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a profité de l’assemblée hebdomadaire de son parti du samedi dernier, pour ruminer et ressasser sa colère contre les autorités de la transition. C’est la preuve que la lune de miel entre celui qui passait pour l’un des fervents soutiens de la junte militaire, tombeuse d’Alpha Condé, et le colonel Mamadi Doumbouya, n’aura duré que le temps d’une rose. Un dépit amoureux qui commence à laisser du sang sur les murs. Et c’est à juste raison que Cellou Dalein Diallo, d’ordinaire pondéré, avait cette fois-ci une allure carrément désinhibée. En nommant les choses telles quelles.

La tête de gondole de la classe politique ne rate dorénavant aucune occasion pour se répandre en lamentations contre la junte militaire, qui tient les rênes du pouvoir depuis le 05 septembre 2021. Une junte que Dalein ne semble plus pouvoir voir en peinture. Désabusé qu’il est par l’attitude   désinvolte des nouveaux maîtres de Conakry. Qui semblent regarder tout le monde de haut.

Dans son discours qui annonce les couleurs d’une rentrée politique, dans la perspective des prochaines joutes électorales, Dalein n’y va pas du dos de la cuillère. En se donnant le droit d’accabler la junte, pour avoir violé en quelque sorte son serment.

Le leader de l’UFDG a d’ailleurs rappelé d’entrée, les motifs qui ont sous-tendu le soutien de la classe politique au CNRD. Dont l’avènement a été perçu comme une délivrance par les Guinéens, qui vivent sous le joug d’une dictature qui ne disait pas son nom.

Mais passée l’euphorie suscitée par le putsch du 05 septembre, le réveil sera brutal, à en croire Dalein, dont les propos trahissent l’état de prostration dans lequel il se trouve en ce moment. Contraint à une traversée du désert, par le fait d’une junte, accusée de vouloir régler des comptes à la vieille garde politique. Au nom d’une propension à un jeunisme qui ne dit pas son nom.

Ce que le président de l’UFDG qualifie de but en blanc d’une ‘’instrumentalisant de la justice visant à spolier les anciens politiciens’’.

L’ancien Premier ministre qui s’adressait ainsi à ses militants par la magie du web, en direct de la capitale sénégalaise, a conclu sa longue tirade contre la junte, par la promesse de regagner très bientôt le bercail. Pour poursuivre la lutte contre la « dictature », qui se manifeste par des tueries lors des manifestations organisées dans les fiefs de l’opposition. Jusqu’à la victoire du bien sur le mal.

Mamadou Dian Baldé

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