Éditorial : Que la paix soit, au nom du père

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  • 16 mai 2023 10:56

  • Politique

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Les objurgations des religieux en faveur d’un retour au calme dans la cité, pour une reprise du dialogue inter guinéen dans la sérénité, sont tombées dans des oreilles sourdes. En effet, les forces vives auxquelles s’adressait cet appel du pied des muftis, se sont montrées assez rétives à ces prêches. Décelant plutôt un contresens dans l'attitude des hommes de Dieu qui, sans aucun résultat probant dans la médiation, dont ils ont la charge de conduire, les invitent à entrer dans le rang. Chose qu’elles rejettent poliment.

Les forces vives de Guinée seront dans la rue demain mercredi et le jour suivant, comme indiqué dans leur chronogramme de marche pacifique, pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Sauf cas de force majeure. Les dés sont en tout jetés.

Car mêmes les litanies des chefs religieux ne sont pas parvenues à les faire abjurer. Ceux-ci avaient, il faut le rappeler, lancé un appel à surseoir aux manifestations, et à privilégier le dialogue. Au terme d’une rencontre qu’ils ont eue avec le Premier ministre dimanche dernier, dans le cadre de la reprise de leur médiation entre la junte et les forces vives.

Dans une déclaration rendue publique ce lundi, les forces vives, sans désavouer les religieux, ont toutefois réitéré leur détermination à poursuivre leurs marches pacifiques, tel que prévu pour le mercredi 17 et le jeudi 18 mai.

Cela tant que les autorités de la transition n’accèdent pas à leurs revendications, dont entre autres ‘’l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur les crimes de sang perpétrés sous le CNRD, l’acceptation du principe d’un dialogue présidé par la Cédéao, l’abandon des poursuites judiciaires contre les leaders politiques et les acteurs de la société civile’’.

Cette posture radicale affichée par les forces vives, malgré la libération d’une fournée d’activistes de la société civile, complique davantage les choses pour les muftis.

Qui voient leur appel au nom de Dieu, en faveur de la paix, rejeté d’emblée. La paix ne sera donc pas pour le moment dans la cité.

Tout ceci a de quoi échauder les fauteurs de paix, qui se trouvent pris en tenaille entre les saillies des faucons de la junte et des forces vives.

Les deux camps antagonistes, décidés d’en découdre, au mépris de toutes les victimes qui tombent au gré des manifestations.

A cette allure, la série noire des violences va aller crescendo. De quoi maculer les murs de la transition du sang d’une population martyrisée.

Nous disons stop à cette bêtise humaine, qui n'a que trop duré.

Mamadou Dian Baldé

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