Il y a trente ans, jour pour jour, Mikhaïl Gorbatchev démissionnait et précipitait la fin de l’Union soviétique. Un effondrement dont les conséquences géopolitiques seront immenses. Avec la fin de la Guerre froide et la naissance d’un nouvel ordre mondial marquée par la prédominance des États-Unis érigés « en gendarmes du monde ».
Première conséquence de la fin de l’URSS : l’indépendance
des Républiques soviétiques qui s’émancipent de la tutelle russe. Un processus
qui se fera dans la douleur avec des conflits meurtriers notamment dans le
Caucase et en Asie Centrale. Certaines de ces plaies ouvertes en 1991 ne sont
d’ailleurs toujours pas refermées, comme en témoigne le conflit du
Haut-Karabakh il y a un an entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Autres conséquences, plus lointaines celles-là : la fin de
l’aide soviétique à des pays ou à des régimes qui étaient portés à bout de bras
par l’URSS. On pense bien sûr au régime de Fidel Castro à Cuba, mais aussi au
Sud-Yémen, seul pays communiste du Moyen-Orient. Il ne survivra pas à
l’effacement soviétique. En Afghanistan, le régime communiste ne tiendra qu’un
an après la fin de l’URSS et laisse en 1992 les Moudjahidines s’emparer de
Kaboul.
Dernière conséquence et non des moindres : la fin de la
Guerre froide et de la bipolarité qui avait gouverné les relations
internationales depuis 1945. Les États-Unis s’érigent en gendarmes du monde et
se lancent dans une nouvelle croisade contre le terrorisme islamique. Un monde
unipolaire contesté aujourd’hui par la Chine mais aussi par la Russie de
Vladimir Poutine. Trente ans plus tard Moscou veut prendre sa revanche sur la
fin de l’URSS – et retrouver le statut de grande puissance incontournable.
Avec RFI