Emmanuel Macron a qualifié jeudi de « honte » les propos tenus à l’ONU par le Premier ministre malien, qui avait dénoncé un « abandon en plein vol » de la France en évoquant la fin de l’opération militaire Barkhane.
« J’ai été choqué. Ces propos sont inacceptables », a réagi le président français Emmanuel Macron, jeudi 30 septembre, à propos du discours du Premier ministre malien devant l’ONU. Dimanche, ce dernier avait qualifié la fin de l’opération Barkhane, menée par la France au Sahel, d’« abandon en plein vol », fustigeant un « manque de concertation ».
« C’est une honte et ça déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement » issu de « deux coups d’État », a déclaré le chef de l’État français, qui répondait à RFI en marge du dîner de clôture de la Saison Africa2020 à l’Élysée.
« Je sais que les Maliens ne pensent pas ça », a estimé Emmanuel Macron. « Nous sommes exigeants parce que nous sommes engagés, nous voulons lutter contre le terrorisme et pour la sécurité », a-t-il ajouté. « Nous sommes là parce que l’État malien l’a demandé. Sans la France, le Mali serait dans les mains des terroristes », selon lui.
« Qu’ils fassent leur travail »
Le président français a dit attendre des dirigeants de la junte « qu’ils respectent leurs engagements : qu’en février, il y ait des élections, qu’ils arrêtent de mettre en prison les opposants politiques, qu’ils fassent leur travail, c’est-à-dire le retour de l’État, ce qu’ils ne font pas depuis des mois ».
« Nous allons continuer les projets de développement » au Mali aux côtés de la communauté internationale. Mais « ce travail ne peut pas être fait si les dirigeants ne prennent pas leurs responsabilités », a-t-il prévenu.
« Ce n’est pas une fatalité », a-t-il poursuivi en donnant l’exemple du Niger, pays voisin du Mali, où il y a « un président courageux, le président Bazoum, après un autre président courageux, le président Issoufou, qui font le maximum, se battent pour leur peuple, l’éducation, la santé… Ils font un travail admirable. »
Avec l’AFP