Est-ce enfin le grand réveil du lion noir, après un rude noviciat ?

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  • 23 octobre 2023 16:18

  • Politique

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Si à sa prise de pouvoir le 5 septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya avait promis de purger le marais, pour le débarrasser de ses scories, deux ans après ce coup de Trafalgar, c’est à peine si les fruits ont tenu la promesse des fleurs. A la grande stupéfaction de ceux qui avaient salué ce putsch, à coups d’encensoir. Car c’est toujours le statuquo ante, pour ce qui est du lavage à grande eau de notre administration, minée par ses mauvais génies. Comme pour dire que Molière avait raison de dire je cite : « le chemin est long du projet à la chose ».

Certains observateurs très futés objecteront pour leur part, et ce, à la décharge du colonel, que gouverner, ça s’apprend. Même les énarques à la tête bien pleine, une fois à l’épreuve du pouvoir, en viennent à en perdre leur latin. François Hollande en avait d’ailleurs eu pour son grade. Pour ne citer que le cas de cet ancien locataire de l’Elysée, qui s’en était tiré les braies pas nettes.

A fortiori un galonné, qui n’a jamais flirté avec la chose politique, comme le colonel Mamadi Doumbouya. Qui, bien qu’ayant été tout feu tout flamme à sa prise de fonction, a l’air d’avoir désormais le blues. Sur la foi des coups de butoir qui se multiplient ces derniers temps à l’encontre de ses ministres, dont certains ne voleraient pas haut, dit-on. Mais deux ans sont largement suffisants pour apprendre les ficelles du métier. 

Et l’heure du réveil semble avoir enfin sonné. C’est le moins qu’on puisse dire, à travers l’interdiction de sortie du territoire formulée récemment à l’endroit des DAF par la CRIEF. Mesure qui pourrait être élargie à des membres du gouvernement, entre autres, apprend-on. Encore que le président avait bien mis le dernier conseil des ministres à profit, pour rafraîchir la mémoire de ses ministres. En agitant le croquemitaine de la CRIEF.

Cette allusion, suivie illico du retrait de leurs passeports diplomatiques, n’a pas été sans nulle doute faite à dessein. Car ces happy fews se seraient pour la plupart illustrés par des comportements dignes de resquilleurs. Laissant le colonel tout baba. A tout bien considéré, le moment n’est-il pas venu de solder les comptes avec ces privilégiés devant l’éternel. Le spectre de la CRIEF serait un signal annonciateur de l’aggiornamento qui se fait toujours attendre. A savoir ce fameux remaniement ministériel sur fond d’une moralisation de l’administration, qui pourrait être perçu comme une félicité pour la transition. Cette dernière ayant besoin d’un électrochoc pour reprendre des couleurs, auprès d’une opinion publique, médusée.

Comme pour dire que le moment est venu pour l’homme du 5 septembre, de remettre la transition d’aplomb. Qui mieux que le président, cette clé de voûte des institutions de la République, selon Michel Debré, Premier ministre français sous De Gaulle, pour accomplir une telle tâche aussi fastidieuse soit-elle. 

Mamadou Dian Baldé  


 

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