Les audiences ont repris ce lundi 23 octobre devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. C’est l’audition des victimes qui continue toujours. Mamadou Dian Diallo, né en 1965 à Labé, a ouvert le bal dans la matinée. Ce peintre de profession se plaint de coups et blessures.
Selon lui,
il est arrivé au stade du 28 septembre en 2009 aux environs de 8 h. Il dit
avoir trouvé le Colonel Moussa Tiegboro Camara à l’esplanade. Cet officier de gendarmerie
aurait menacé de tuer tous les manifestants qui entreraient au stade. Il aurait
également tiré sur un jeune à l’aide d’un pistolet vers l’université Gamal
Abdel Nasser, accuse le plaignant.
Malgré ces
menaces, a ajouté le quinquagénaire, il est entré dans le stade et pris place à
la tribune avant l’irruption des militaires aux environs de 11h. Dans la
débande, son ami Algassimou a été atteint par balle devant lui. Pendant qu’il
tentait de secourir ce dernier, lui-même a été poignardé au niveau de la cuisse
par un militaire, dit-il.
Après avoir fait
quelques pas, il dit s’être immobilisé entre deux personnes atteintes de balles,
allongées à terre. Ils sont ramassés ensuite et transportés par la Croix rouge
à l’hôpital Donka. Lui est admis au service des urgences, les deux corps
conduits à la morgue. La victime s’est également souvenue du passage des
militaires dans cette structure sanitaire. Avant l’étape de l’hôpital, Mamadou
Dian Diallo a témoigné avoir vu des femmes déshabillées en détresse aux alentours
du palais des sports.
Après
Mamadou Dian Diallo, c’est Abdoul Ghadiri Diallo, né en 1969 à Lélouma, qui a
comparu à la barre. C’est une nouvelle victime qui se plaint aussi de coups et
blessures.
Selon lui, dans
la matinée du lundi 28 septembre en 2009, il est allé de chez lui à Hafia Minière
pour le stade. Le quinquagénaire était dans l’enceinte de ce complexe sportif,
quand les crépitements d’armes ont commencé. Pendant qu’il cherchait à se
mettre à l’abri, deux agents coiffés de bérets verts l’ont poignardé à trois
reprises à l’épaule. Malgré ses blessures, il a pu continuer. Au niveau de la
deuxième clôture du stade, poursuit-il, il est à nouveau intercepté par
d’autres agents. Ces derniers l’ont bastonné avant de le traîner à terre quand
il est tombé.
Après avoir
subi tous ces coups, il parviendra à s’échapper à travers une maison en
chantier à proximité du stade. Alors qu’il partait vers la SIG Madina, il a été
secouru par la Croix rouge et conduit à l’hôpital Donka. A la nuit tombée, il va
décider de rentrer chez lui.
Pour ce qui
est de ses blessures, il dit qu’il continue d’en subir les séquelles de ses
blessures.
Sékou Diatéya Camara