Procès du 28 septembre 2009 : de nouvelles victimes racontent l’enfer du lundi noir

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  • 23 octobre 2023 13:33

  • Justice

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Les audiences ont repris ce lundi 23 octobre devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. C’est l’audition des victimes qui continue toujours. Mamadou Dian Diallo, né en 1965 à Labé, a ouvert le bal dans la matinée. Ce peintre de profession se plaint de coups et blessures.

Selon lui, il est arrivé au stade du 28 septembre en 2009 aux environs de 8 h. Il dit avoir trouvé le Colonel Moussa Tiegboro Camara à l’esplanade. Cet officier de gendarmerie aurait menacé de tuer tous les manifestants qui entreraient au stade. Il aurait également tiré sur un jeune à l’aide d’un pistolet vers l’université Gamal Abdel Nasser, accuse le plaignant.

Malgré ces menaces, a ajouté le quinquagénaire, il est entré dans le stade et pris place à la tribune avant l’irruption des militaires aux environs de 11h. Dans la débande, son ami Algassimou a été atteint par balle devant lui. Pendant qu’il tentait de secourir ce dernier, lui-même a été poignardé au niveau de la cuisse par un militaire, dit-il.

Après avoir fait quelques pas, il dit s’être immobilisé entre deux personnes atteintes de balles, allongées à terre. Ils sont ramassés ensuite et transportés par la Croix rouge à l’hôpital Donka. Lui est admis au service des urgences, les deux corps conduits à la morgue. La victime s’est également souvenue du passage des militaires dans cette structure sanitaire. Avant l’étape de l’hôpital, Mamadou Dian Diallo a témoigné avoir vu des femmes déshabillées en détresse aux alentours du palais des sports.

Après Mamadou Dian Diallo, c’est Abdoul Ghadiri Diallo, né en 1969 à Lélouma, qui a comparu à la barre. C’est une nouvelle victime qui se plaint aussi de coups et blessures.

Selon lui, dans la matinée du lundi 28 septembre en 2009, il est allé de chez lui à Hafia Minière pour le stade. Le quinquagénaire était dans l’enceinte de ce complexe sportif, quand les crépitements d’armes ont commencé. Pendant qu’il cherchait à se mettre à l’abri, deux agents coiffés de bérets verts l’ont poignardé à trois reprises à l’épaule. Malgré ses blessures, il a pu continuer. Au niveau de la deuxième clôture du stade, poursuit-il, il est à nouveau intercepté par d’autres agents. Ces derniers l’ont bastonné avant de le traîner à terre quand il est tombé.

Après avoir subi tous ces coups, il parviendra à s’échapper à travers une maison en chantier à proximité du stade. Alors qu’il partait vers la SIG Madina, il a été secouru par la Croix rouge et conduit à l’hôpital Donka. A la nuit tombée, il va décider de rentrer chez lui.

Pour ce qui est de ses blessures, il dit qu’il continue d’en subir les séquelles de ses blessures.

Sékou Diatéya Camara

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