L’initiative de formation des formateurs au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a été relancée en 2018 en vue de qualifier davantage le personnel enseignant dans les institutions d’enseignement supérieur du pays. Mais aujourd’hui, elle semble être foulée au sol, faute de financement, selon certains enseignants bénéficiaires interrogés ce lundi 10 mai 2021.

C’est le cas d’Aly Komano, professeur de multimédia à l’ISIC de Kountia. Comme beaucoup d’autres enseignants chercheurs, Aly Komano a bénéficié du programme relatif à la formation des formateurs. Il a été envoyé à l’Institut Supérieur de Management de Dakar (ISM), pour être davantage outillé sur le marketing digital et les contenus de marque.

Sur les deux années d’études pour le Master, il a déjà fait un an, mais difficile de poursuivre le cursus. L’initiative se trouve bloquée, regrette-t-il. Mais où, par qui et pourquoi ? Aly Komano dit n’avoir pas assez d’informations et refuse d’accuser qui que ce soit. Cependant, l’enseignant estime que le départ d’Abdoulaye Yéro Baldé peut être une explication.

« Quand le ministre Yéro Baldé était là-bas, ce dossier n’a jamais souffert. Mais depuis qu’il a quitté, la situation se complique dans le dossier. Chaque fois que l’on demande, on dit que la situation est prise en compte. Patientez ! Et nous sommes restés dans ‘’Patientez’’ jusqu’à 10 mois aujourd’hui », déplore-t-il.  

L’initiative visait à qualifier l’enseignement supérieur. Si à ce stade elle est bloquée, l’objectif pour lequel elle a été assignée sera voué à l’échec, pense notre interlocuteur. « Le système éducatif va continuer de sombrer. Parce que ces enseignants, s’ils ne terminent pas leur formation, ils seront obligés de revenir au pays ».

Aly Komano n’est pas le seul, mais il ignore le nombre exact de personnes concernées par ce problème. Il a confié à notre reporter que lui et ses amis ont déjà mené auprès du département de l’enseignement supérieur des démarches, mais sans succès. Si rien n’est fait, ils menacent d’entreprendre d’autres actions.

Sékou Diatéya Camara pour FIM FM Guinée