Après l’annonce d’Emmanuel Macron et de ses partenaires d’un retrait
militaire du Mali, les réactions ont été nombreuses, notamment en France, à
deux mois de l’élection présidentielle.
À moins de deux mois du premier
tour de l’élection présidentielle française, l’annonce du retrait militaire du
Mali de l’opération Barkhane a provoqué de vives réactions du parti de la
majorité, tout comme dans les rangs de l’opposition.
« Notre mission au Sahel de lutte
contre l'islamisme n'est pas terminée », a déclaré la candidate LR à l’élection
présidentielle, Valérie Pécresse, sur LCI. Elle a indiqué qu’elle souhaitait,
comme l’a annoncé le chef de l’État lors d’une conférence de presse, que la «
France reste au Sahel ». « Cette décision de réorganisation est une bonne
décision, si c'est réorganiser », a-t-elle ajouté, estimant que « si on
abandonne ce terrain, alors nos soldats seront sans doute morts pour rien et
ça, je ne l'accepterai pas ».
Même son de cloche au Parti
socialiste. Sur France 2, le premier secrétaire du parti a vanté « une
opération très utile ». Les Français doivent rester « sous une autre forme »
dans la bande sahélienne, selon Olivier Faure.
De son côté, le candidat du Parti
communiste français estime que la France « doit se retirer » mais qu’elle «
doit surtout changer de politique ». « La solution ne sera pas militaire, elle
sera celle de la coopération et du développement », a déclaré Fabien Roussel
sur Cnews, avant de rappeler son opposition et de critiquer les sanctions
imposées par la Cédéao à la suite du coup d’État.
« C’est un échec »
Après neuf ans sur place,
certains présentent ce retrait comme un échec. C'est notamment le cas de la
candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. « C’est un échec. Le fait
d’être obligés de partir, après avoir été humiliés à ce point par le
gouvernement malien, est un échec. On aurait probablement pu changer de
stratégie depuis quatre ou cinq ans, ce qui n’a pas été le choix d’Emmanuel
Macron. [...] Il faut organiser cette sortie, quoi qu’il en coûte ! », a estimé
la candidate.
Jean-Christophe Lagarde (UDI) a,
lui, parlé d'un « jour sombre » et a estimé que « ce départ signe aussi, hélas,
l'échec total des stratégies successives de M. Macron ».
Le retrait a été qualifié de «
piteux » par Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué. Il constitue un bilan «
accablant » pour le « duo Hollande-Macron », a-t-il ajouté, parlant d’un «
désastre » qui était « largement prévisible ». « Il faut donc partir juste
parce que c'est devenu intenable. Juste écrasé sous le poids de la bêtise et de
la désinvolture des chefs civils français qui se sont grisés en voulant jouer à
la guerre », a souligné M. Mélenchon.
Évoqué lors de la conférence de
presse de ce jeudi 17 février, le terme d'« échec » a été « récusé » par
Emmanuel Macron. Un avis partagé par Fabien Gouttefarde, député LaREM et membre
de la commission défense de l'Assemblée nationale, qui estime que le bilan de
l'opération Barkhane est bon.
Notre intervention en 2013 a
permis que cet État (le Mali) ne tombe pas définitivement sous la coupe
jihadiste.
Avec Rfi