Gouvernement Béavogui : Il y a loin de la coupe aux lèvres (l'Editorial de Mamadou Dian Baldé)

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  • 14 février 2022 11:05

  • Politique

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Le président de la Transition vient de rompre les lances contre l’aboulie de son gouvernement, dont les ministres peinent à trouver leurs marques, près de cent jours après leur nomination, en soumettant à sa gouverne des feuilles de route bien étoffées. Et c’est à juste raison que dans cette course contre la montre, propre aux transitions, que le colonel puisse demander des comptes à ce gouvernement, nommé sur la base d’un casting purement technocratique. S’étant rendu à l’évidence que malgré le pedigree des uns et des autres, il y a loin de la coupe aux lèvres. 

Le gouvernement de transition a toujours du mal à monter en régime. Le navire donne même l’impression d’être encalminé. Ce constat qui saute aux yeux, n’a pas non plus échappé à la vigilance du colonel Mamadi Doumbouya.

Ainsi, mercredi dernier, à la veille du conseil ordinaire des ministres, le président de la république aurait volé dans les plumes des membres de son gouvernement, lors d’une réunion organisée d’urgence au palais Mohamed 5.

Et c’est de but en blanc que le lendemain de cette rencontre, le président de la Transition a profité du conseil des ministres pour réitérer « l’importance qu’il attache à la mise en œuvre, dans les plus brefs délais, du plan d’action opérationnel assigné à chaque département ministériel. Plan d’action devant déterminer les projets prioritaires en ciblant particulièrement ceux ayant un impact direct sur les populations et réalisables à court terme ».

C’est tout cois que le Premier ministre et son équipe auraient reçu cette volée de bois vert de la part du chef de l’État. On imagine le sentiment d’inconfort qui habite dorénavant Mohamed Béavogui, dont le leadership se voit ainsi remis en cause par cette injonction présidentielle. Car si le locataire du palais de la colombe a réussi sans encombre le test de nomination aux fonctions de Premier ministre, il fait face dorénavant aux dures réalités du pouvoir.

Il a dû certainement apprendre à ses dépens que la fonction de Premier ministre est loin d’une sinécure. Il revient donc à Mohamed Béavogui et à son équipe de prendre en compte ces réserves du président, afin de remettre l’ouvrage sur le métier. D’autant que les défis qu’ils se sont fixés sont énormissimes.

Le Premier ministre ne cesse d’ailleurs de répéter à l’envie que le pays a besoin d’être remis à l’endroit. Après la décennie de règne d’Alpha Condé, qui fut marqué selon lui par une kleptocratie et de graves violations des droits humains.

Dans la même foulée, Béavogui a affirmé, sans ambages, dans un entretien accordé récemment au journal Le Monde, je cite : « notre objectif est de créer un modèle de société doté d’institutions démocratiques basées sur l’équité, la justice, la transparence, avec des mécanismes irréversibles. »

D’où la nécessité pour le gouvernement de reprendre très vite du souffle, afin d’accoucher des plans d’actions exigés par le président. Pour une bonne réussite de la transition.        

Mamadou Dian Baldé

 

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