Grand Gisement : la Soguipami à la peine

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  • 08 mars 2021 09:14

  • Mines

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La Soguipami peine toujours à mettre en place sa filiale dont la mission portera sur la commercialisation des minerais de l’État. Le projet marque le pas, faute de fonds nécessaires au démarrage de cette initiative qui a fait ses preuves ailleurs comme en Suisse.

Ainsi, selon une version consultée par nos équipes, du rapport budgétaire de la société guinéenne de patrimoine minier (Soguipami) daté du 31 décembre 2020, ainsi que sa section dédiée au budget prévisionnel pour 2021, l’analyse du budget des revenus de cette entreprise étatique, indique une baisse globale sur les prévisions antérieures de 11 milliards de nos Francs qui pourrait s’expliquer comme suit :

- L’incapacité de la Direction générale à mobiliser les 9,5 milliards nécessaires au lancement de sa filiale de commercialisation de minerai (Société Guinéenne de trading ou Soguitrade) n’a pas eu lieu et comme conséquences, les revenus budgétés à cet effet n’ont pu être mobilisés. Pourtant, le projet de création de cette société guinéenne de commercialisation des produits miniers revenant à l’État dans les sociétés de production minières dont la base juridique est l’article 138-U du code minier en vigueur, date de novembre 2017.

Une initiative qui répond à des soucis de transparence et de performance

A l’époque, l’opportunité avait démontré qu’il était nécessaire de créer une filiale de la Soguipami qui aura en charge de la commercialisation des minerais de l’État. La nécessite d’externaliser cette fonction relevait d’un souci de transparence, de contrôle et de performance qui peut être difficile à vulgariser si toutes ces activités sont confondues avec les activités courantes de la Société de patrimoine.

Cette alternative semblait répondre aux recommandations de Natural Resources Governance Institute, formulées dans le cadre de l’évaluation de la Guinée.

Dans une de ses notes relatives à la procédure de création de la Soguitrade, la direction de la soguipami annonçait avoir bénéficié de l’assistance et du professionnalisme du cabinet Sylla & Partners pour la rédaction des statuts et la mise en conformité de la création de Soguitrade.

Peu avant la conception de la Soguitrade, en septembre 2017, la Direction de la Soguipami avait effectué un voyage d’étude dans les locaux de MANATRADE (filiale de Managem) en Suisse pour comprendre l’organisation et le fonctionnement de cette entité de commercialisation de minerais.

Selon des documents consultés, le modèle de référence pour soguitrade sera celui utilisé avec la bauxite de CBG dont 400 000 tonnes reviennent à l’État et sont rachetés par le raffineur (DADCO ?) Allemand qui est aussi un des actionnaires privés de la CBG. Ce dernier verse une prime de 4$ par tonne de bauxite vendue, jusqu’à la fin du contrat de vente prévue en 2021. Ce revenu permet de couvrir le fonctionnement de la Soguipami.

A terme et en fonction de la surface financière que pourrait créer Soguitrade dans un futur proche, il sera aussi possible de créer des hubs à Dubaï (pour l’Or) et en Suisse (pour la Bauxite) pour vendre directement les minerais de l’État aux clients finaux et certainement à terme créer en Guinée une bourse des valeurs des matières premières, pouvant attirer les devises internationales et faciliter l’accès aux financements pour les sociétés minières locales.

Un recouvrement des droits de commercialisation en deçà des prévisions

Ensuite, l’autre source d’échec est que dans l’ensemble, les droits de commercialisation recouvrés par la Soguipami ont été inférieurs à la prévision initiale de 3.2 milliards, les commissions sur les ventes de bauxites ont été inférieures de 0.5 milliards en raison des problèmes techniques de transport, et les droits de suite CHALCO ont été inférieurs de 2.4 milliards à cause de la baisse de la production par rapport aux objectifs initiaux.

- Sur le total des droits de commercialisation de 13.7 milliards des revenus, 4.9 milliards ont été perçus d’avance en provenance de la société Ashapura (Forécariah). Toutes les conditionnalités n’étant pas complètement remplies en 2020, ces montants perçus d’avance, sont provisionnés en charges pour l’exercice 2021.

Pour l’exercice 2021 dans des perspectives post-COVID, un budget optimiste a été établi afin que la société continue sa progression vers l’excellence.

- Les revenus attendus ont été rehaussés de 9.2 milliards en tenant compte des résultats des négociations actuelles et des objectifs de développement envisagés. Par contre, les investissements envisagés diminueront globalement de 1.3 milliards et ils concernent à la fois des projets miniers générateurs de revenus immédiats, d’un projet hôtelier pour la pérennisation des revenus futurs et des projets d’équipements nécessaires à l’exploitation.

Alors que les dépenses de fonctionnement de la Soguipami remonteront à 7.6 milliards pour couvrir les actions communautaires sensibles et de la promotion minière.

Les revenus budgétisés se caractérisent par : le maintien des droits de commercialisation en provenance de la SMB, AMR, DADCO et ASHAPURA pour 39.5 milliards, la hausse des droits de suite attendus de CHALCO pour 15 milliards, et des nouvelles sources de revenus provenant des carrières de SENGELEN (Forécariah) et des projets aurifères pour 18.5 milliards.

Les investissements prévus ont légèrement baissé de 1.3 milliards et ils ont pour objectifs de : augmenter les revenus immédiats sur les projets d’or, de métaux précieux et sur les carrières de Senguelen pour un total de 11.7 milliards ; diversifier à moyen terme les sources de revenus par une structure d’hébergement avec 8 milliards,

- Soutenir les études et les développements miniers à niveau constant avec 9 milliards, maintenir et accroître les équipements de base nécessaires au fonctionnement normal de la société avec 2 milliards.

Les prévisions des dépenses de fonctionnement de la Soguipami augmenteront de 7.6 milliards par rapport au budget de 2020 pour tenir compte des éléments suivants : les actions communautaires pour 3 milliards, la promotion minière pour 2.6 milliards et les prestataires externes (honoraires d’avocats et autres) pour 1.5 milliards et des réajustements des dépenses internes dont les indemnités de départ anticipé à la retraite pour un total net 0.5 milliard.

AMR, comme une nébuleuse 

Par ailleurs, depuis le 12 novembre 2020, le mouvement international Tournons La Page (TLP) et l’association guinéenne Plateforme nationale des Citoyens Unis pour le Développement (PCUD) ont demandé au parquet national financier français d’ouvrir une enquête pour corruption active d’agent public étranger, corruption passive ou active des personnes n'exerçant pas une fonction publique, trafic d’influence, blanchiment et présentation de comptes sociaux inexacts, afin de faire la lumière sur les activités minières en Guinée de la société française Alliance Minière Responsable (AMR).

 

Trois mois auparavant, c’est-à-dire en juillet, dans un document que nous avons consulté et qui est relatif au fonctionnement des comptes bancaires d’AMR, nous apprenons un peu sur les contours d’un mécanisme de clôture, dans un délai de 30 jours, de tous les comptes d’AMR tenus dans les livres d’une banque de la place.

Aujourd’hui, le Grand Gisement, abordera quelques-unes des 12 résolutions de la 91e session ordinaire du conseil d’administration de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG). Surtout qu’en tenant compte des problèmes survenus au cours de l’exercice ainsi que des engagements de CBG envers ses prêteurs, il n’y aura pas de déclaration de dividendes pour 2020.

Akoumba Diallo

Commentaires (1)

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    preernNox 17 décembre 2023 00:07

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