L’explosion de joie et les hourras constatés dans les rues de la capitale, à la faveur de la célébration de la fête de l’indépendance, ce 02 octobre, en dit long sur combien la soif de liberté et de changement était grande chez les Guinéens. Cette ferveur populaire qui monte crescendo, depuis l’avènement de l’armée au pouvoir, sonne comme une résurrection pour un peuple en déshérence.
Il ne serait nullement exagéré de dire que rarement, on aura vu, une foule d’une telle densité, déferler dans les rues, comme des vagues. Même au fort moment de l’épreuve de force autour du projet de troisième mandat, où le Fndc, porté à bout de bras par les partis politiques de l’opposition, avait le vent en poupe.
Ceux qui doutaient encore de la popularité de la junte, en ont eu plein les yeux, à travers ces carnavals improvisés, à travers les rues de la cité.
Ce n’était pas qu’une affaire de ménestrels et de troubadours. Loin s’en faut. Ce sont des citoyens de tous les âges, parés aux couleurs du tricolore national, qui ont défilé dans les rues, chantant et dansant au son de musique crachée par des sonos, à la gloire du libérateur. Le colonel Mamadi Doumbouya, devenu une icône.
Sans compter la prestation des orchestres, le long de certains carrefours, comme à Bambéto. Endroit jadis austère. Mais où on voyait ce 02 octobre, côte à côte, militaires et civils, danser, comme pour célébrer la fin d’un long conflit sanglant.
Une fois n’est pas coutume, nous saluerons de passage, nos forces de défense et de sécurité, qui ont mis cette commémoration à profit pour débarrasser la ville de ses immondices. Des hommes et femmes, élégamment vêtus de leurs beaux uniformes, ont ainsi, la fleur au fusil, nettoyé les artères de nos communes, dans une discipline de fer.
A l’allure où vont les choses, on peut pour le moment dire, sans risque de se tromper : aux orties, toutes ces querelles et rancœurs ethnocentristes, entretenues par des politiques en mal de copie.
Le temps pour la junte de remettre les pendules à l’heure, il serait judicieux de faire observer aux chapelles politiques, une trêve des confiseurs.
Ces mouvements de foule sont surtout à mettre sous le signe du culte de la rupture avec le passé, cette période de plomb, où le peuple s’était senti brider.
Le colonel Mamadi Doumbouya ne sait d’ailleurs pas fait conter l’événement. Il a saisi l’opportunité, en ce jour faste, pour s’offrir un bain de foule. Cela fait partie intégrante de la mise en scène du pouvoir. A savoir, aller au contact de son peuple, histoire de le rassurer, en tant que père de la nation.
Mamadou Dian Baldé