Guinée : comme un cheveu sur la soupe (l’Edito de Mamadou Dian Baldé)

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  • 04 août 2021 09:45

  • Société

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Nombreux sont les automobilistes qui vont se réveiller ce mercredi avec une gueule de bois, provoquée par le réajustement des prix à la pompe. Cette mesure qui fait tâche, vient couper bras et jambes aux populations dont le sort ne tient plus qu’à un fil. Pour faire passer cette pilule très amère, le gouvernement brandit l’assentiment de ses partenaires sociaux, en faveur d’un statu quo ante des prix. Une simple fuite en avant. 

Dire que le gouvernement guinéen se soucie du sort de son peuple comme d’une guigne, n’a rien d’anecdotique, encore moins d’un euphémisme. Les faits sont là pour nous le démontrer. Comme cette augmentation des prix du litre des carburants à la pompe, qui est tombée comme un cheveu sur la soupe des Guinéens dans la soirée de ce mardi.

Dans cette nouvelle structuration des prix, le prix du litre d’essence et de gasoil passe de 9 mille à 11 mille fg. De quoi grever davantage le budget des ménages, quand on sait que la fluctuation des prix à la pompe entraînera ipso facto un effet boule de neige sur tous les autres pans de notre économie.

Vu que les prix flambent à la pompe, il ne faudrait pas s’étonner que le prix de la miche de pain et pourquoi pas les tarifs des transports aussi ne suivent cette courbe ascendante. Et le coût des autres denrées de première nécessité, avec. Même si le gouvernement dans sa fuite en avant, tente de vendre de la fumée, en disant que ce réajustement des prix n’aura aucune incidence sur le panier de la ménagère. Ce qui n’est qu’une belle parade, dans un pays où les prix ne sont nullement homologués. Et où l’inflation monétaire constitue un appel d’air pour les marchands véreux. 

Après avoir mordu la poussière en juin dernier dans sa tentative de revoir les prix des produits pétroliers à la pompe, pour remettre ses comptes à flot, après une année électorale dispendieuse, le gouvernement a pris cette fois, tout le monde de court.

La fuite dans la presse n’étant intervenue qu’à quelques heures de la diffusion de l’arrêté ministériel. Histoire de contrer sans doute l’effet de psychose des prix qui avait donné lieu à des files d’attente devant les stations-services en juin dernier.

Cette hausse des prix vient donner raison aux observateurs qui avaient qualifié la reculade de juin, de repli tactique. Comme si Alpha Condé et son équipe n’avaient fait qu’attendre, que la tempête provoquée par les velléités d’une hausse des prix des carburants à la pompe, ne se tasse, pour revenir à la charge.

La conjoncture du moment leur étant favorable cette fois, compte tenu de la fin des examens nationaux, conjuguée à l’état d’urgence sanitaire. Sans oublier le long chemin de croix de l’opposition qui se poursuit. Et des organisations de la société civile qui ne sont d’accord que sur leur désaccord. Ce sont là autant d’adjuvants qui favorisent ces excès de la part d’un pouvoir autiste.

L’empressement avec lequel cette mesure est intervenue, à peine les examens nationaux bouclés, démontre à suffisance que l’exécutif était sur des charbons ardents. Décidé coûte que coûte, de mettre le holà à ces milliards qui échappent au trésor public, en termes de TSPP (Taxes sur les produits pétroliers).

Et comme il fallait s’y attendre, pour une mesure qui fait tâche, les réactions qui fusent sur les réseaux sociaux ne font pas de cadeau au régime de Conakry. Certains allant jusqu’à le qualifier d’être en rupture de ban avec son peuple.

Mamadou Dian Baldé  

 

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