Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a exigé, ce lundi 30
mai 2022, des autorités de la transition en Guinée, la levée de l’interdiction
des manifestations publiques. Estimant que ces mesures violent les normes et
standards internationaux en matière de droits de l’homme et constituent un
recul sur la voie du renforcement de la démocratie et de l’État de droit.
Dans un communiqué, Seif Magango, porte-parole
du Bureau Afrique du HCDH déclare que « les mesures annoncées pour restreindre
les rassemblements publics et les manifestations ne sont pas conformes aux
principes de nécessité et de proportionnalité.
Cette réaction du HDCH intervient au moment où
les acteurs politiques et la société civile du pays ont exprimé leur
mécontentement après l’annonce des autorités militaires sur la période de
transition en cours, qui durerait 36 mois.
Pour les services de la
Haute-Commissaire Michelle Bachelet, les autorités guinéennes doivent rétablir
sans délai le droit à la liberté de réunion pacifique. Ils encouragent les
autorités de transition à assurer une protection réelle et significative de l’espace
démocratique en faisant « respecter les droits à la liberté d’expression,
d’association et de réunion pacifique. Pour l’ONU, ces droits sont essentiels
au « maintien d’une société inclusive, pacifique et résiliente ».
Par ailleurs, les services de la
Haute-Commissaire Bachelet se sont inquiétés de l’autre mesure prise récemment
par les autorités de la transition, notamment relative à la récupération des
biens immobiliers de l’Etat. Pour l’ONU, cette démolition de propriétés privées
à Conakry, Siguiri et Nzérékoré est menée alors que « des recours étaient
encore en instance devant les tribunaux ».
Plus largement, l’ONU entend
continuer à soutenir les autorités guinéennes dans leurs efforts pour assurer
une transition réussie et respectueuse des droits de l’homme et pour progresser
vers le retour à l’ordre constitutionnel.
Notons que le Comité national du rassemblement
pour le développement (CNRD) a annoncé, le vendredi 13 mai dernier, l’interdiction
de « toutes manifestations sur la voie publique, de nature à compromettre la
quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le
chronogramme jusqu’aux périodes de campagne électorale. Le communiqué indique que Conakry a ainsi ordonné
aux partis politiques et aux acteurs sociaux d’organiser toutes formes de
manifestations politiques uniquement au sein de leurs sièges. La décision a été
prise deux jours après la fixation d’une durée de 36 mois pour la transition.
GMC