Guinée : le conseil d’administration du FMI approuve un financement d’urgence à hauteur de 71 millions de dollars

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  • 26 décembre 2022 08:06

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La croissance devrait atteindre 4,7 % en 2022 et 5,6 % en 2023, tirée par la vigueur persistante du secteur minier, bien que les autres secteurs souffrent des chocs internationaux sur les prix.

Le conseil d’administration a également approuvé un décaissement de 53,55 millions de DTS (environ 71 millions de dollars) en faveur de la Guinée, au titre du nouveau guichet de financement des ripostes aux chocs alimentaires de la facilité de crédit rapide.

La Guinée est aux prises avec une situation délicate sur les fronts de l’économie et de la sécurité alimentaire. La priorité à court terme reste de contenir les effets des chocs sur les prix et d’en amortir l’impact sur la sécurité alimentaire.

Washington, le 22 décembre 2022. Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les consultations au titre de l’article IV [1] avec la Guinée. La croissance devrait atteindre 4,7 % en 2022 et 5,6 % en 2023, tirée par la vigueur persistante du secteur minier, bien que les autres secteurs souffrent des chocs internationaux sur les prix.

Le conseil d’administration a également approuvé aujourd’hui un décaissement de 53,55 millions de DTS (environ 71 millions de dollars), au titre du nouveau guichet de financement des ripostes aux chocs alimentaires de la facilité de crédit rapide, afin d’aider la Guinée à répondre aux besoins urgents de financement de la balance des paiements qui découlent de la crise alimentaire mondiale. L’insécurité alimentaire s’est considérablement aggravée dans le pays en raison du choc sur les prix internationaux des denrées alimentaires et des engrais. Selon l’édition 2022 du rapport mondial des Nations Unies sur les crises alimentaires (Global Report on Food Crises), la Guinée enregistre une crise alimentaire majeure, une grande part de sa population souffrant d’insécurité alimentaire aiguë et d’une malnutrition croissante. Le redressement vacillant du secteur non minier au sortir de la pandémie constitue aussi un problème pour les Guinéens.

À l’issue des délibérations du conseil d’administration, Madame Gita Gopinath, première directrice générale adjointe et présidente par intérim, a fait la déclaration ci-après :

« L’insécurité alimentaire chronique de la Guinée s’est considérablement aggravée en 2022 en raison du choc international sur les prix des denrées alimentaires et des engrais, menaçant ainsi la fragile reprise du secteur non minier après la pandémie. Avec la hausse des prix des carburants, les résultats sur le plan extérieur se sont probablement dégradés en 2022, entraînant une couverture des réserves de change inférieure au niveau souhaitable. L’inflation reste élevée, en partie à cause des prix des denrées alimentaires. Une aide financière d’urgence au titre du nouveau guichet « chocs alimentaires » de la FCR contribuerait à répondre aux besoins urgents de financement de la balance des paiements et à atténuer les effets du choc alimentaire. Les autorités entendent utiliser ces appuis pour venir en aide aux couches les plus vulnérables de la population, en coordination avec le Programme alimentaire mondial, et pour fournir des engrais pour améliorer la prochaine récolte, une initiative que nous saluons. Il sera fondamental d’utiliser ces ressources de manière transparente et efficace.

 « La mobilisation des recettes intérieures, notamment celles tirées du secteur minier, et l’amélioration de la qualité des dépenses, grâce à une diminution des subventions régressives et une meilleure gestion des investissements publics, contribueront à dégager des marges pour investir dans les infrastructures, l’éducation et la protection sociale, ce qui bénéficiera tant au potentiel de croissance de la Guinée qu’à la viabilité de sa dette.

 « La Guinée reste exposée à un risque modéré de surendettement ; sa marge de manœuvre pourrait suffire à amortir d’éventuels chocs mais reste limitée pour contracter de nouveaux emprunts. Il sera crucial de veiller à ce que les nouveaux emprunts soient concessionnels dans la mesure du possible, d’exploiter les sources de financement intérieures, de renforcer la capacité de gestion de la dette et d’améliorer celle des investissements publics pour préserver la viabilité de la dette à moyen terme.

 « Face à l’inflation, il est indispensable de continuer d’appliquer une politique monétaire stricte et de maintenir les prêts de la banque centrale à l’État en deçà des limites prévues. L’élaboration d’un nouvel indice des prix à la consommation englobant l’ensemble du pays est une bonne chose. La banque centrale devra commencer à l’utiliser de façon progressive, conformément aux bonnes pratiques.

 « La diversification économique sera indispensable pour entretenir la croissance et la rendre plus résiliente et inclusive. Il est prioritaire d’assurer une bonne exécution du projet d’exploitation du gisement de fer de Simandou, tout en remédiant aux lacunes sur le plan de la gouvernance. À cet égard, la mise en œuvre des recommandations issues de l’évaluation des sauvegardes de 2021, le renforcement de la gouvernance et des dispositifs anticorruption et l’amélioration du régime de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme constitueront des avancées bienvenues. »

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