Le médiateur désigné par la Cédéao dans la crise guinéenne, Thomas Bony
Yayi, est de retour depuis dimanche 21 août à Conakry. Comme lors de son
premier séjour en juillet dernier, l’ancien président du Bénin n’a pas encore
rencontré les acteurs politiques et la société civile, ce qui suscite des
inquiétudes en leur sein.
Une rencontre était prévue avec
l’ex-parti au pouvoir, le RPG d’Alpha Condé, et ses alliés mardi après-midi,
mais elle a finalement été annulée au dernier moment. Ce qui n’est pas du goût
de Rafiou Sow, le président du PRP (le Parti du renouveau et du progrès) et
membre de l’ANAD, l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique.
« Les partis politiques n’ont pas
pu rencontrer le médiateur pour le moment. On nous avait conviés à une
rencontre avec le médiateur ce mardi dans l’après-midi, finalement ils nous ont
appelés pour déprogrammer. On nous demande de rester en stand-by. Selon des
indiscrétions, les autorités guinéennes ne voudraient pas que le médiateur
rencontre toutes les voix discordantes ou les oppositions au CNRD », déplore
Rafiou Sow au micro de notre correspondant à Conakry
« En ce qui concerne l’emploi du
temps du médiateur, nous croyons savoir qu’il est là jusqu’au vendredi, nous
pensons qu’il ne pourra pas réussir sa mission si les autorités lui font des
injonctions ou l’empêchent de rencontrer toutes les forces libres de la nation
», ajoute-t-il.
« Nous sommes très sceptiques par
rapport à sa mission. En tout cas, nous nous sommes disposés à une table de
dialogue. Nous le souhaitons, nous l’exigeons, et nous pensons que très
prochainement, quelle que soit l’issue, ils seront obligés de nous retrouver
autour de la table pour discuter des grands axes de la transition pour que
cette transition puisse aboutir à des élections pour le retour à l’ordre
constitutionnel. »
Rfi