Guinée : les transitions se suivent mais ne se ressemblent pas !

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  • 06 février 2023 09:32

  • Politique

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Pour la Guinée, les années se suivent mais ne se ressemblent pas forcément. Entre notamment la transition de 2009 et 2010 et celle en cours. Entre Moussa Dadis Camara et Mamadi Doumbouya aussi. Visiblement, le premier a eu moins de chance que le second.

Parce que durant la dernière décennie, la géopolitique a changé. Et radicalement. En 2010 la communauté internationale faisait la pluie et le beau temps. Elle avait pesé de tout son poids pour contraindre la junte d’alors à céder le pouvoir à un civil. Pressée qu’elle était d’installer l’opposant historique à Sékoutouréya. Pour atteindre cet objectif, les pressions furent à la dimension de l’enjeu.

Mais entre 2010 et 2020 beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Le fameux groupe des 4 : Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande Bretagne et la Fiance bénéficiait hier, sinon du soutien tout au moins de l’indifférence de la Russie. Après l’assassinat de Khadafi, Vladimir Poutine ne file plus le même coton avec les Occidentaux. Lesquels agissent le plus souvent pour un objectif difficilement avouable.

Aujourd’hui, plus qu’hier, chacun de deux anciens blocs prêche pour sa propre chapelle. Joe Badin n’a pas fini de recoller les morceaux de la politique America first de son prédécesseur. L’Allemagne et la Grande Bretagne se rallient le plus souvent derrière de la France dans le  pré-carré de celle-ci. La Russie, quant à elle, tente de déloger la France pour prendre sa place en Afrique francophone.

C’est dans ce contexte que Mamadi Doumbouya prend les rênes de la Guinée. Un contexte on ne peut plus favorable pour lui. Même si la CEDEAO tente désespérément de jouer au gendarme contre les coups d’Etat militaires. Mais l’organisation sous-régionale est fragilisée par son silence coupable consécutif au troisième mandat. Les Guinéens n’ont pas oublié la complaisance voire la complicité de cette organisation avec M. Alpha Condé.

La junte guinéenne sait que la CEDEAO a creusé un fossé entre elle et les citoyens de la sous-région à cause de sa politique de deux poids deux mesures entre les coups d’Etat civils et les putschs militaires. Elle sait aussi que la France est confrontée à une contestation voire une rébellion de son ancien pré-carré. Désormais si l’Elysée est enrhumé rares sont les palais présidentiels africains qui éternuent. Les Etats-Unis et le reste de l’Europe sont dans une guerre indirecte avec la Russie en Ukraine.

Du coup, Mamadi Doumbouya et son gouvernement savent que la seule et véritable menace est interne. Ils ont déjà donné du grain à moudre au trio RPG, UFDG et UFR. Les responsables du premier parti sont en prison. Ceux de deux autres en exil.  Or comme dit un proverbe « quand le roi s’enfuit ses courtisans s’envolent ».

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