Entre le Mali et la Russie, c’est du
«coller-serrer» comme le dirait les inconditionnels du Zouk. Et aucun geste
n’est visiblement de trop pour faire plaisir au nouvel amant russe. De
ces cadeaux font partie, les suspensions de médias internationaux dont RFI et
France 24, les expulsions de l’ambassadeur de France et du représentant de la
Cédéao et de fonctionnaires de l’ONU dont la dernière en date, toute fraiche de
quelques heures est celle du chef de division de la direction des droits de
l’homme de la Minusma. Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, c’est son nom,
bénéficie de cette grande faveur de 48 heures, à partir de ce dimanche, pour
faire sa valise et quitter le territoire malien.
Si ce n’est que, comme le dit le proverbe, «celui qui veut noyer
son chien l’accuse de rage», il n’y avait vraiment pas de quoi fouetter un
chat! En effet, que reproche exactement de sérieux, au fonctionnaire de la
Minusma? Pour les hommes forts de Bamako, plusieurs crimes ont été commis par
M. Andali avec pour but de déstabiliser le régime malien. Morceaux choisis:
«Monsieur ANDALI, -a agi- en violation flagrante des principes et obligations
que doivent observer les fonctionnaires des Nations Unies et tout diplomate
accrédité au Mali, conformément aux conventions internationales pertinentes. En
effet, à l’occasion des différentes sessions du Conseil de Sécurité des Nations
Unies sur le Mali, les actions de Monsieur ANDALI ont consisté à sélectionner
des usurpateurs s’arrogeant le titre de représentant de la société civile malienne,
en ignorant les autorités et les institutions nationales. Outre la sélection de
ces individus recrutés pour faire des exposés spécieux, le Gouvernement
souligne que Monsieur ANDALI n’a jamais réussi à prouver les critères objectifs
qui lui ont permis d’identifier les représentants de la société civile qu’il a
utilisés. La partialité de Monsieur ANDALI a été encore plus manifeste lors du
dernier examen du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le Mali. (…) C’est
par défaut qu’il a réussi à trouver une dame qui a accepté de jouer le rôle
d’usurpateur en s’exprimant le 27 janvier 2023 au nom de la société civile
malienne.(…)»
La tête de l’homme est comme offerte en guise de cadeau de
bienvenue au ministre russe des Affaires étrangères. Pour sa première visite au
Mali, qui commence ce lundi, Sergueï Lavrov mérite bien plus qu’un simple tapis
rouge de la part du nouvel amoureux transi de l’ours russe. Surtout que les
«nouveaux alliés russes», ont été accusés à la tribune de l’ONU, il y environ
dix jours, par la vice-présidente de l’observatoire Kisal qui dénonce leur
implication, tout comme d’ailleurs, celle d’éléments de l’armée malienne dans
une série de graves violations. Aminata Dicko, est, depuis lors, jetée en
pâture aux cerbères de la transition. Pourtant, celle que la junte militaire au
pouvoir à Bamako persécute ne révèle rien de nouveau sous le chaud soleil du
Sahel malien. Elle ne fait que marcher dans les sillons de plusieurs structures
de défense des droits humains qui ont pointé un doigt accusateur sur des
exactions commises par des soldats des Forces armées maliennes (FAMa) et des
hommes qui seraient membres de Wagner, cette société de sécurité privée russe
dont les méfaits commis en Libye et en Centrafrique ont régulièrement fait
l’actualité macabre dans ces pays.
Mais, la souveraineté étant le dernier vocable cher aux
dirigeants de la transition qui le mange à toutes les sauces tout en chassant
d’anciens partenaires pour enlacer un nouveau maître, suivez mon regard, il
faut nettoyer à tour de bras, le Mali de tout regard qui va dans le sens du
respect des droits de l’homme et empêcherait le régime de transition de garder
encore ce pouvoir conquis par les armes. Ainsi va le Mali dont les populations
et l’armée continuent de subir les attaques armées de terroristes de tous
bords, pendant que les gouvernants s’accrochent au fauteuil du palais de
Koulouba.