Le 28 juillet dernier, Umaro Sissoco Embaló annonçait, au nom de la Cédéao, avoir réussi à convaincre Mamadi Doumbouya de ramener la transition guinéenne à 24 mois. Une déclaration aussitôt démentie par l’homme fort de Conakry. Jeune Afrique dévoile en exclusivité les raisons de cet imbroglio.
Le 28 juillet, alors que des manifestations avaient lieu à
Conakry, le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, président en
exercice de la Cédéao, prenait la parole à l’occasion de la visite d’Emmanuel
Macron dans son pays. Il annonçait s’être mis d’accord avec Mamadi Doumbouya
pour qu’il ramène la durée de la transition guinéenne de 36 à 24 mois.
Le gouvernement guinéen avait aussitôt démenti et assuré
qu’il n’en avait jamais été question lors du séjour, le 20 juillet, du
président Embaló en Guinée. « Nous lui avons dit que nous ne faisions pas de
fixation sur la durée, mais plutôt sur le contenu du chronogramme de la
transition », a ainsi déclaré à Jeune Afrique le ministre et porte-parole du
gouvernement Ousmane Gaoual Diallo. Pourtant, l’affaire est bien plus
compliquée.
Un accord avait bel
et bien été trouvé
Selon nos sources, un accord a bel et bien été trouvé le 20
juillet entre Mamadi Doumbouya et Umaro Sissoco Embaló. Lors d’un entretien,
ces derniers se sont en effet entendus sur une transition d’une durée de 24
mois. Le Bissau-Guinéen avait toutefois accepté de laisser son homologue en
faire lui-même l’annonce au public.
Ce n’est que devant le long silence de Mamadi Doumbouya
qu’Umaro Sissoco Embaló s’est décidé à vendre la mèche, huit jours plus tard,
le 28 juillet, à l’occasion de la visite d’Emmanuel Macron dans son pays. Le
même 28 juillet, il s’est également entretenu au téléphone avec le président de
la transition guinéenne, avant de lui passer le chef de l’État français, lequel
a encouragé Doumbouya à poursuivre les efforts en commun avec la Cédéao.
Mais l’annonce de Sissoco Embaló a visiblement été vécu à
Conakry comme un passage en force. Regrettant en coulisses que la forme
diplomatique n’ait pas été respectée, Mamadi Doumbouya a ainsi préféré démentir
tout accord et s’opposer officiellement à l’organisation ouest-africaine. Selon
nos informations, les discussions se poursuivent toutefois entre Conakry et la Cédéao
et, surtout, entre les deux chefs d’État.
Avec Jeune Afrique