C’est l’un des évènements culturels majeurs en Guinée. Chaque année,
les 72 heures du livre réunissent à Conakry les intellectuels, les écrivains et
les lecteurs du pays. La quatorzième édition a débuté ce samedi 23 avril et se
clôture ce lundi 25 avril, sous le thème de la sauvegarde du patrimoine et de
la paix sociale. Un programme qui résonne avec l’actualité.
La Guinée est en transition
depuis le coup d’État du 5 septembre et le pays s’interroge sur la voie qu’il
doit désormais emprunter.
À l’ombre du monument du 22
novembre 1970, un toit en paille posé sur une charpente en bois : c’est la
représentation symbolique d’une case de Dalaba. « Dès que vous rentrez sur le
site, vous constatez tout de suite à droite le stand de Dalaba, qui est la ville
invitée d’honneur», explique Mohamed Lamine Camara, directeur délégué des 72
heures du livre.
« La réconciliation nationale, on
en a besoin »
Dalaba incarne ce patrimoine
guinéen très riche, assure le délégué, un patrimoine appelé à jouer un rôle déterminant
dans la cohésion nationale : « Nous sommes dans une période de transition, il
faut ressouder les tissus sociaux qui ont été mis à l’épreuve durant ces
dernières années. Donc, il est important de nous rappeler notre histoire
commune. »
Salon professionnel qui permet
aux librairies, aux maisons d’édition, de faire des affaires, les 72 heures du
livre c’est aussi un espace de débats. Samba Kanté vient de s’offrir deux
ouvrages, l’un sur le développement de l’Afrique, l’autre sur la bonne
gouvernance : « La réconciliation nationale, on en a besoin aujourd’hui, parce
que sans elle, il n’y a pas de développement. La Guinée fait partie des pays
menacés par des crises. »
Matthias Raynal