Ousmane Gaoual : " le Mali est sous sanction, d’autres pays sont sous sanction…- et alors ''

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  • 25 avril 2022 11:57

  • Politique

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Alors que l’ultimatum de la CEDEAO  donné à la junte militaire au pouvoir en Guinée prend fin ce lundi 25 avril 2022, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat et porte-parole du gouvernement de la transition Guinéenne s’est exprimé sur la question. Invité de Mirador, à quelque heures de la fin de l’ultimatum, Ousmane Gaoual a laissé entendre fermement que Conakry ne cèdera à aucune pression et de qui que ce soit.

Ces derniers temps, les rumeurs faisaient  état de la transmission discrète par le CNRD  à la CEDEAO d’un document  portant sur un prétendu chronogramme.  A propos, le ministre porte-parole du gouvernement est catégorique : «  Nous n’avons transmis aucun document !  Nous étions clairs là-dessus depuis le début,  le gouvernement Guinéen n’agit pas sous  les contraintes ou sous le diktat de qui que ce soit, quel que soit cette organisation à laquelle nous sommes  parti Etat et membres. »

Dans la foulée, Ousmane Gaoual ajoute : «  ce qu’il faut savoir, c’est que la Guinée, en tant que membre fondateur de la CEDEAO, n’a jamais remis en cause sa volonté de continuer à siéger dans cette organisation sous régionale. » Cependant poursuit-il, « chacun doit accepter de jouer son rôle   et je pense que la CEDEAO, depuis un certain temps, s’est détournée de l’objectif d’être une institution au service des populations. Et de plus en plus, elle apparait aux yeux de l’opinion publique  ouest africaine comme une organisation au service de quelques chefs d’état. Cela ne marchera pas ». Selon lui, la Guinée prendra les décisions lorsque le moment viendra pour assumer aussi bien son indépendance que sa volonté de renforcer sa coopération  dans le respect mutuel des uns et des autres.

Ce lundi 25 avril 2022, l’ultimatum de la CEDEAO  s’épuise, exposant possiblement la Guinée à des sanctions. Là-dessus, le porte-parole du gouvernement Guinéen est très clair : « ça ne fait peur à personne ! La Guinée n’agit pas sous le coup de la peur. Nous avons dit clairement que nous sommes engagés et nous avons  la volonté d’aller dans la collaboration avec la CEDEAO ».  Cependant, estime-il, la CEDEAO doit respecter tant soit peu les populations en tenant compte des contextes de ces populations. « Cette institution doit aussi faire sa propre auto-critique. Elle était ici  à la genèse de la crise qui a conduit au coup d’Etat en Guinée. Elle était là, distante par rapport aux cris des populations Guinéenne, elle ne peut faire valoir des principes sans regarder les contextes, sans regarder ce qui se passe. La Guinée a dit clairement que nous allons évoluer en tenant compte  du contexte, en tenant compte de la situation spécifique de notre pays. Quel que soit ce qui va advenir, c’est la réalité Guinéenne qui va se prévaloir sur toute autre exigence  et ça c’est important. »

Pour Ousmane Gaoual Diallo, la CEDEAO a intérêt aujourd’hui plus que jamais, si elle veut laisser cette institution continuer à servir encore les populations oust-Africaines, de regarder les situations des pays Africains au cas par cas,  faire un diagnostic et apporter  des solutions adaptées. « Mais des sanctions qui sont brandies par-ci par-là - le Mali est sous sanction, d’autres pays ouest-Africains sont sous sanction- et alors ? Est que ça fait évoluer la situation de ses pays-là, au regard de l’objectif recherché, le retour à l’ordre constitutionnel ? », affirme le ministre Guinéen. Pour lequel,  si les sanctions n’ont pour objectif que l’affaiblissement des pays et la destruction  de ces pays-là, alors en ce moment, on peut dire que les sanctions sont sur le point de réussir dans beaucoup de pays.

Gilles Mory Condé 

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