L’avènement du colonel Mamadi Doumbouya à la tête de l’Etat guinéen, constitue une véritable bouffée d’oxygène pour les victimes du massacre du 28 septembre. C’est le moins qu’on puisse affirmer, quand on sait qu’elles y voient la seule alternative pour vaincre enfin le signe indien contre les impédiments à la tenue du procès contre les auteurs de cette tragédie.
L’heure est sans doute venue de mettre fin à cette
arlésienne relative à la tenue du procès du massacre du 28 septembre. Un procès
plusieurs fois programmé, sans que le pas décisif ne soit franchi pour son
déroulement.
Près de douze ans après cette expédition punitive qui avait
fait plus de 150 morts et une centaine de femmes violées, au stade éponyme, on
peut dire sans risque de se tromper que les étoiles sont enfin alignées contre
l’impunité.
A la veille de la commémoration de ce triste anniversaire, d’une
tragédie qui a marqué la conscience collective au fer rouge, la Coalition
Guinéenne de la Cour Pénale Internationale (CG-CPI), a déploré le manque de
volonté politique ayant entouré la gestion de ce dossier brûlant.
Quand on sait que l’information judiciaire a été clôturée le
25 juin 2019. Une instruction qui avait permis d’inculper douze accusés.
Mais depuis cette date, le précédent gouvernement se sera
contenté de la mise en place d'un comité de pilotage chargé de la tenue du
procès. Comme s’il ne voulait pas se mettre à dos les présumés auteurs de ce
massacre, dont certains étaient encore portés au pinacle par Alpha Condé. Au
grand désarroi des victimes dont la plupart seraient décédées, ou seraient
simplement plongées dans des situations de précarité.
Une fuite en avant qui a fini par couper jambes et bras aux
victimes.
Maintenant que la page Alpha Condé est tournée, la coalition
des victimes souhaite vivement que des mesures idoines soient prises pour
l’ouverture dans un délai raisonnable, du procès du massacre du 28 septembre
2009.
L’allocation d’une indemnisation provisoire aux victimes des
massacres du 28 septembre 2009 figure également parmi les revendications de ce
mouvement. Qui n’a pas manqué de faire un clin d’œil au procureur près la Cour
Pénale internationale (CPI), que la coalition exhorte de continuer sa mission
de veille sur l’affaire du massacre.
A noter que la communauté internationale n’est pas restée en
marge de cette commémoration. Ainsi dans une déclaration conjointe, les ambassades
des États-Unis, de l'Union européenne et de la France ont réitéré « leurs
appels pour que les personnes responsables des atrocités commises rendent
compte de leurs actes. »
Ces chancelleries occidentales ont mis cette occasion à profit pour reconnaître qu’en rendant « justice aux victimes des massacres et d'autres actes de violence politique, dans le cadre d’un système judiciaire formel, la Guinée contribuera à promouvoir la paix, à rejeter toute forme de violence et à faire respecter l’Etat de droit ».