Guinée : vaincre le signe indien (l’Edito de Mamadou Dian Baldé)

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  • 28 septembre 2021 12:19

  • Politique

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L’avènement du colonel Mamadi Doumbouya à la tête de l’Etat guinéen, constitue une véritable bouffée d’oxygène pour les victimes du massacre du 28 septembre. C’est le moins qu’on puisse affirmer, quand on sait qu’elles y voient la seule alternative pour vaincre enfin le signe indien contre les impédiments à la tenue du procès contre les auteurs de cette tragédie.

L’heure est sans doute venue de mettre fin à cette arlésienne relative à la tenue du procès du massacre du 28 septembre. Un procès plusieurs fois programmé, sans que le pas décisif ne soit franchi pour son déroulement.

Près de douze ans après cette expédition punitive qui avait fait plus de 150 morts et une centaine de femmes violées, au stade éponyme, on peut dire sans risque de se tromper que les étoiles sont enfin alignées contre l’impunité. 

A la veille de la commémoration de ce triste anniversaire, d’une tragédie qui a marqué la conscience collective au fer rouge, la Coalition Guinéenne de la Cour Pénale Internationale (CG-CPI), a déploré le manque de volonté politique ayant entouré la gestion de ce dossier brûlant.

Quand on sait que l’information judiciaire a été clôturée le 25 juin 2019. Une instruction qui avait permis d’inculper douze accusés.

Mais depuis cette date, le précédent gouvernement se sera contenté de la mise en place d'un comité de pilotage chargé de la tenue du procès. Comme s’il ne voulait pas se mettre à dos les présumés auteurs de ce massacre, dont certains étaient encore portés au pinacle par Alpha Condé. Au grand désarroi des victimes dont la plupart seraient décédées, ou seraient simplement plongées dans des situations de précarité.

Une fuite en avant qui a fini par couper jambes et bras aux victimes.

Maintenant que la page Alpha Condé est tournée, la coalition des victimes souhaite vivement que des mesures idoines soient prises pour l’ouverture dans un délai raisonnable, du procès du massacre du 28 septembre 2009.

L’allocation d’une indemnisation provisoire aux victimes des massacres du 28 septembre 2009 figure également parmi les revendications de ce mouvement. Qui n’a pas manqué de faire un clin d’œil au procureur près la Cour Pénale internationale (CPI), que la coalition exhorte de continuer sa mission de veille sur l’affaire du massacre.

A noter que la communauté internationale n’est pas restée en marge de cette commémoration. Ainsi dans une déclaration conjointe, les ambassades des États-Unis, de l'Union européenne et de la France ont réitéré « leurs appels pour que les personnes responsables des atrocités commises rendent compte de leurs actes. »

Ces chancelleries occidentales ont mis cette occasion à profit pour reconnaître qu’en rendant « justice aux victimes des massacres et d'autres actes de violence politique, dans le cadre d’un système judiciaire formel, la Guinée contribuera à promouvoir la paix, à rejeter toute forme de violence et à faire respecter l’Etat de droit ». 

 Comme quoi cette affaire a une résonance internationale. Au Cnrd de s'en saisir, pour que plus jamais des viols à ciel  ouvert et des massacres de civils aux mains nues ne viennent hanter nos esprits.

 Mamadou Dian Baldé

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